Somanity
Marcher grâce à un exosquelette
Spécialisé dans le domaine biomédical, le fondateur de Somanity, Mathieu Merian, présente cette année un nouveau prototype d’exosquelette, qu’il souhaite commercialiser en 2025.
Par Eve Chatelet
« J’ai monté ma première structure My3D, spécialisée dans l’impression numérique, l’année de mon bac. C’est ce qui m’a permis de financer cet exosquelette, et nous sommes en autofinancement depuis le départ », témoigne Mathieu Merian qui, après des études en génie électrique et informatique industrielle puis à Skema Business School, a fondé Somanity à Sophia-Antipolis. Ayant grandi à Sainte-Maxime auprès de parents restaurateurs, qu’il a vu travailler avec les amplitudes horaires que l’on connaît dans ces métiers, ce Niçois avait déjà conçu une première prothèse de bras pour personne amputée, et c’est ainsi que sa passion pour la biomécanique est née. « C’est en parlant ensuite avec un ami atteint de sclérose en plaques, que j’ai eu l’idée de construire un exosquelette. Pour l’expliquer avec humour, c’est comme une armure d’Iron Man ouverte, qu’on enfile et qui permet de se verticaliser. Au départ, quand j’ai dit que je voulais faire remarcher des personnes qui étaient jusqu’ici en fauteuil roulant en proposant une solution bien moins chère que les autres ça a fait sourire. On est une équipe jeune, ce qui nous a été reproché, et quand on a réalisé notre premier proto on nous a dit qu’on n’avait pas de validation médicale. Bon aujourd’hui, c’est en cours. Qu’importe ceux qui sont désabusés, on est une équipe motivée qui a compris qu’elle se battait pour un projet bien plus grand qu’elle, qui peut changer la vie des gens. »
Puissance technologique au service du corps
« Beaucoup de solutions existent désormais sur le marché, mais nous essayons de proposer des versions avec un faible coup restant à charge. Nous avons co-conçu en partenariat avec l’APF France handicap un exosquelette plus design, en essayant d’éviter que ça ait l’allure d’un dispositif médical. Un monsieur m’avait dit un jour lors d’un atelier qu’il voudrait un exosquelette qui donne envie d’être handicapé, ce qui m’avait marqué. Nous souhaitons contribuer à redonner à ces personnes leur liberté de mouvement », poursuit Mathieu Merian. En revenant sur le parcours de cet inventeur, on constate que son engagement ne date pas d’hier : « Mes deux grands-pères étaient bricoleurs, l’un était ingé et l’autre très débrouillard, alors j’ai eu rapidement un fer à souder dans les mains. Arrivé à l’adolescence, je trouvais que mes créations n’avaient pas le côté design que je cherchais et j’ai vu alors un reportage qui expliquait qu’on pouvait créer des pièces en plastique à partir de notre esprit. J’ai trouvé Volumic, fabricant d’imprimantes 3D à Nice, et j’ai demandé à faire un stage chez eux. Je suis reparti avec des pièces qui m’ont permis de fabriquer ma première imprimante ; pour l’orthèse de bras ensuite, ils m’ont permis de racheter une imprimante à un quart du prix ». Dans son parcours, Somanity a été soutenu par les incubateurs Skema Ventures, l'Agence Spatiale Européenne et l’incubateur Provence Côte d’Azur. Aujourd’hui partenaire du Centre Inria Sophia-Antipolis, de l’Université Côte d’Azur et du CHU de Nice, Mathieu Merian présentera la version finale de son exosquelette au salon Viva Tech en juin. Son objectif ? Faire une levée de fonds pour aller plus vite, et commercialiser son dispositif dès 2025
Localisation Sophia-Antipolis
Création2023
(travail sur le projet dès 2021)
Activité Recherche-développement en biotechnologie
Collaborateursune dizaine de salariés
Capital social 40 000 €