Camille Zouari
Le prêt-à-porter version millennials
Inspirée par son père travaillant dans la mode à Paris, cette jeune diplômée de l’Edhec a aujourd'hui sa marque et boutique de vêtements au Polygone Riviera de Cagnes-sur-Mer.
prix Espoir
Dossier réalisé par Eve Chatelet
Pas évident de lancer sa propre entreprise pendant ses études ou juste après. Pourtant, ils ont été une poignée à tenter l’aventure dans la promo de Camille Zouari, quand ils ne se sont pas orientés vers la recherche d’un bon job dans une grande entreprise. Rentrée à l’Edhec Business School après le lycée, la jeune femme, partie au cours de la 3e année au Canada pour un échange académique, a appris là-bas à monter des sites e-commerce. « À mon retour, je me suis dit autant créer mon business directement, sachant que mon père travaille dans la mode depuis que je suis née. C’est comme ça que j’ai fondé mon e-shop de prêt-à-porter en janvier 2020, une boutique en ligne que j’ai même dessinée toute seule. Aujourd’hui, on trouve pas mal de marques bas de gamme, avec des vêtements qui s’abîment vite, ou très haut de gamme pour lesquelles il faut un budget. Mon idée était de proposer des vêtements milieu de gamme, de bonne qualité et bien taillés, coupés au bon endroit », raconte Camille Zouari. Dès l’été 2020, l’Azuréenne décide de louer un local pendant trois semaines pour tester ses modèles en magasin, rencontrer la clientèle et connaître son ressenti. Là, ses robes d’été font un carton, un vrai coup de boost pour Camille !
E-shop et magasin
« On était en août, j’avais mes études à finir et ma e-boutique à gérer, mais j’ai compris qu’il fallait absolument ouvrir une boutique permanente. Pour ma dernière année à l’Edhec, je devais effectuer un stage et ce n’était pas courant de le faire dans sa propre entreprise. Bref, j’ai quand même essayé, je suis passée par un incubateur et, de façon inattendue, on m’a dit oui. » Camille a même eu un stand pendant six mois au Printemps Polygone Riviera pour montrer ses collections. Elle a depuis soutenu son mémoire de fin d’études sur les inégalités entre hommes et femmes dans la création d’entreprise, et on la retrouve aujourd’hui dans sa boutique permanente au Polygone Riviera.
Déterminée, elle se donne à fond pour vivre de sa passion, malgré le stress que constitue la gestion d’entreprise : « Quand j’étais petite, mon plus grand bonheur était d’aller dans les showrooms pour donner mon avis, choisir les collections. J’ai toujours adoré ça et c’est un bonheur pour moi de pouvoir continuer. Si j’adore la finance d’entreprise, ce que j’ai appris à l’école, j’ai aussi beaucoup de fierté à travailler tous les jours dans ce magasin que j’ai façonné de mes petites mains. Alors, il faut se battre, d’autant qu’on m’a mis des bâtons dans les roues en tant que jeune femme et qu’on m’avait même au départ refusé mon prêt. Mais vous savez quoi ? Cela m’a rendue forte, je relativise plus qu’avant et c’est une joie ».
Hoya
Le blockbuster de la marque créée par Camille Zouari ? Les robes. « Je ne les dessine pas mais je les achète auprès de fournisseurs spécialisés, dont certains ont travaillé par exemple pour des marques comme Sézane », explique la dirigeante. En été, c’est la course pour trouver une belle robe pour un mariage, une baby shower, et beaucoup de touristes passent sur la Côte. Aussi Camille veille à acheter ses modèles imprimés toujours en petite quantité, histoire d’éviter à ses clientes le désagrément de se retrouver avec la même robe que la voisine. Chaque semaine, et même parfois trois fois par semaine, elle propose des nouveautés. Son credo ? Rester une marque à taille humaine, tout en continuant à se faire connaître par son adresse à Polygone Riviera mais aussi dans d’autres magasins et concept stores de la région et en France.