Alexia ADDA

Conjuguer IA et santé mentale

Par Marjorie Modi

La pandémie comme catalyseur • • • Originaire de la région parisienne, j’ai suivi une formation d’ingénieur à l’école des Mines d’Albi suivie d’une spécialisation en nanomédecine à Milan. En 2020, j’ai rejoint le CHU de Nice à l’Hôpital Pasteur comme responsable de l’innovation pour des projets digitaux en Intelligence Artificielle. Pendant la pandémie, j’ai constaté l’impact potentiel du numérique sur la santé mentale. Inspiré par les initiatives menées aux États-Unis et en Allemagne, j’ai exploré la piste des thérapies numériques, soutenue par mon père, entrepreneur dans les nouvelles technologies et la sécurité des données, et le docteur Ivan Gasman, psychiatre et chef de pôle dans un grand CHU parisien. Face aux lacunes de prise en charge des patients en addictologie, nous avons axé notre thérapie numérique sur la dépendance au tabac, un choix personnellement motivé par le décès de mon grand-père d’un cancer du poumon.

Pionnière de la thérapie numérique en addictologie • • • En collaboration avec les équipes de l’hôpital Paul Brousse à Paris, nous avons développé Quitoxil, un dispositif numérique à télécharger sur smartphone, combinant thérapies cognitives et comportementales (TCC) et analyse de données de santé personnalisées pour un soutien sur mesure. Quitoxil se présente sous forme de carte avec un QR Code dans un packaging pharmaceutique et accompagné d’une notice d’utilisation. Contrairement aux applications de santé classiques, Quitoxil est un dispositif médical validé par des études cliniques. Il offre aussi un soutien 24h/24 et 7j/7 par des anciens fumeurs certifiés en tabacologie, ce qui constitue une aide motivationnelle précieuse.

Une thérapie numérique distribuée en pharmacie !  • • • Après une levée de fonds d’un million d’euros, Quitoxil accélère son développement. Prescrit par les médecins et distribué en pharmacie depuis septembre, ce dispositif sera pris en charge par l’Assurance maladie courant 2025. En collaboration avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) de Sophia Antipolis, nous développons actuellement un système de reconnaissance faciale qui détecte l’état émotionnel du patient et mesure le risque de rechute, proposant ainsi une réponse adaptée. Cette fonctionnalité devrait être disponible d’ici deux ans. Par ailleurs, nous travaillons sur un programme dédié à l’addiction au sucre, qui devrait voir le jour en 2026, en collaboration avec le Dr Faredj Cherikh, Professeur d’addictologie au CHU de Nice, spécialiste des troubles alimentaires. Nous prévoyons de rencontrer des experts de la Silicon Valley en janvier, car les Américains sont intéressés par ce projet. Affaire à suivre !

[ 2020 ] Implantation sur la Côte d’Azur. 

[ 2022 ] Lancement de la première version du Quitoxil.

[ 2023 ] Remboursement par les premières mutuelles françaises. 

[ 2024 ] Levée de fonds d’un million d’euros. 

[ 2025 ] Prise en charge par l’assurance maladie.