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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

décembre 2017

Alain Ducasse

  • Un grand chef missionnaire

 

 

 
 ALAIN DUCASSE 3

 

Avec Alain Ducasse, il y a toujours quelque chose de nouveau. En 2009, il nous parlait de l’ouverture de son école de cuisine. Aujourd’hui, ses dernières actualités en date – et non des moindres – sont la sortie d’un livre Manger est un acte citoyen et d’un documentaire, La quête d’Alain Ducasse, présenté – excusez du peu – sur grand écran. Mais si on regarde de plus près ces deux événements, ou plutôt si on prend du recul en les resituant dans un contexte plus général, c’est-à-dire vis-à-vis de la carrière d’un homme qui exerce son métier depuis plus de 40 ans, on s’apercevra en définitive qu’il n’y a rien de bien nouveau... Esbroufe ? Non, car les valeurs qu’il prône à travers ce livre et ce film sont celles qu’il défend depuis quatre décennies. Sauf que là... « J’ai atteint une assurance qui me permet de présenter ce que l’on fait, comment on le fait et pourquoi on le fait. De le revendiquer et de l’assumer. » Voilà qui est dit et voilà donc son combat clairement affiché : manger est un acte politique ! « C’est ma mission aujourd’hui de faire comprendre au plus grand nombre que ce n’est pas en s’opposant que l’on fera avancer les choses mais en construisant un monde différent. Partout, il y a un intérêt nouveau, une évolution dans la manière de se nourrir, pour consommer différemment, moins gras, moins salé, moins sucré. Et il y a justement des hommes et des femmes, des producteurs qui sont attentionnés à ce qu’ils font, à la planète et aux autres. C’est vers eux qu’il faut aller. Ce n’est pas une question de haute gastronomie car il n’y a pas de hiérarchie en matière de qualité. Manger de qualité, ce n’est pas une notion de prix, c’est une posture, une décision qui commence par une sardine ou un poireau. Il faut redécouvrir aussi l’idée du partage, de la rencontre et de la relation sociale dans l’acte du repas. Cela permet de trouver un pendant au fait que l’on ne communique plus qu’à travers les réseaux numériques. »

 

Par Alexandre Benoist

Photo Jean-Michel Sordello

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