Simon Auscher
Chef cuisinier arty
Par Anne Emellina
© Marie Genin Dans les cuisines de particuliers, il met à profit le savoir-faire acquis dans les grandes maisons gastronomiques.
@DR Spécialité du chef Simon Auscher, des plats créatifs beaux comme des tableaux, à base d'ingrédients bio de saison dont il marie à merveille les saveurs et les couleurs.
S’installer dans le Sud, un vrai challenge pour Simon Auscher qui a choisi de vendre ses restaurants parisiens pour donner à sa carrière un nouveau tournant. Niçois depuis quelques mois, il est devenu chef à domicile pour des privés ou des événements. Chez Demi Moore, au palais de Tokyo ou lors de la Fashion Week, il exerce son talent et se fait chef résident comme, ce printemps, au restaurant Nuances près du port de Nice, en collaboration avec le chef Victor Mai. Son goût pour la gastronomie ne doit rien au hasard. « J’ai toujours aimé manger, confie-t-il,
en partie grâce au talent de cuisinière de ma mère que j’observais et aidais dans ses préparations. D’origine camerounaise, elle servait des plats généreux. Les repas étaient des moments sacrés chez nous. Et si devenir chef ne s’est pas imposé immédiatement, l’univers culinaire me fascinait. »
Une cuisine labellisée Écotable
Simon Auscher choisira finalement de suivre une formation en école hôtelière à Strasbourg, d’où il est originaire. Puis, il fait ses classes en cuisine et en salle dans de grandes maisons, de la Messardière à Saint-Tropez à la brasserie Thoumieux chez Jean-François Piège, en passant par le Shangri-La avec Philippe Labbé. Après une expérience de manager dans un restaurant français à Hong Kong, il s’associe pour ouvrir à Paris le Tannat, puis Anna, un second restaurant. Deux adresses qui vont faire connaître le jeune inconnu dans le milieu de la gastronomie. Rapidement, il adhère au label Écotable fondée par une amie – son restaurant Tannat sera le premier labellisé – et allie qualité des produits, savoir-faire et respect de la planète. Simon vient de s’engager dans une démarche environnementale qu’il ne quittera plus. « Soutenir les producteurs locaux, miser sur le bio, respecter les principes de l’écologie, tout en réussissant à proposer des plats simples, sains mais savoureux, sera ma nouvelle règle. » Il va ensuite se recentrer sur une cuisine plus accessible et lancer Psomi avec des copains pour réinventer la cantine d’entreprise. Avec leur marque 11 h 59, ils s’attaquent à la « cause déjeuner » avec des plats pour tous les jours, sans sacrifier le goût ni l’esthétique, et toujours en répondant aux critères Écotable.
Des recettes design pour tous
Arrivent la pandémie de Covid-19, les confinements, la pause forcée et la vente de ses établissements. Mais l’énergique Simon, peu enclin à la routine, a commencé à publier sur Instagram ses « sexy recettes ». Des assiettes créatives et graphiques qui mettent l’eau à la bouche. « Je veux partager mes recettes colorées et saisonnières avec le plus grand nombre, apprendre à mes followers à cuisiner des plats auxquels ils n’auraient pas pensé. » Il n’est pas végétarien mais se passionne pour les légumes qu’il valorise de manière exceptionnelle. Il se définit comme « cuisinier artistique et raconteur de recettes ». Dans ses publications, en effet, il y a aussi une plume, un amour des mots qui mettent en valeur la cuisine. On y apprend des recettes faciles et originales, à préparer des focaccias arty belles comme des jardins, comment sublimer le chou-fleur ou le radis, torréfier des épices ou utiliser des ingrédients du monde entier. Aujourd’hui niçois, Simon Auscher est plus que jamais instagramé ; il écrit aussi une newsletter food avec des astuces et des idées sur sa vision de la cuisine design, gourmande et spontanée.
Un chef inspiré à suivre…
instagram.com/simonauscher