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Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

avril 2023

TriMed’s

Lutter contre le gaspillage des produits de santé

Et si les pharmaciens optimisaient leurs stocks via une plateforme collaborative ? C’est ce que propose Jean-Nicolas Vincenti avec la vente de produits de santé, avant péremption, à prix remisés.

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© Marie Carbonnier
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Objectif de Trimed's : réduire la destruction et l'incinération des médicaments périmés. Une démarche écologique pour la planète, un concept gagnant-gagnant pour les pharmaciens et les particuliers.
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Quand les médicaments sont périmés, on peut les ramener chez son pharmacien pour limiter la pollution. Leur destruction fait alors l’objet d’une valorisation énergétique, et l’on produit ainsi de la chaleur et de l’électricité. Ce que propose Jean-Nicolas Vincenti ? Réagir encore plus tôt, afin d’éviter de jeter. « Je souhaite alerter aujourd’hui sur le gaspillage des produits de santé. Des humains meurent chaque jour faute de pouvoir se soigner. C’est à nous d’adopter une attitude écocitoyenne », lance ce pharmacien chef d’entreprise et père de deux enfants. Pour lui, tout a commencé par un stage en 3e, alors qu’il avait 14 ans. « J’avais décidé de découvrir l’univers de la pharmacie et c’est ainsi que, 10 ans plus tard, je suis devenu pharmacien. J’ai travaillé dans des officines en France métropolitaine, dans les drom-com et à l’étranger, mais partout j’ai constaté le même problème : celui des produits invendus arrivés à date de péremption ». Décidé à fonder sa structure, il lance TriMed’s en 2020, au départ en fonds propres, avec un crédit bancaire puis un prêt d’honneur du Réseau Initiative Nice Côte d’Azur, avant d’accueillir un premier investisseur dans le secteur pharmaceutique. La plateforme offre ainsi trois services : une formule en BtoB entre pharmaciens, leur permettant de vendre leurs produits de santé (hors monopoles pharmaceutiques) à des prix remisés avant qu’ils n’arrivent à péremption, une formule en BtoC pour que les particuliers avec ordonnance puissent acheter leurs médicaments sur le site et une dernière formule pour les particuliers qui souhaitent donner à des associations les produits de santé non médicamenteux qu’ils n’ont pas utilisés, comme les produits d’hygiène ou les compléments alimentaires.

Stop aux médicaments jetés« Certains pays comme le Canada ou la Suisse ont adopté les prescriptions de médicaments à l’unité, ce qui permettrait de limiter le gaspillage. En France, la loi Agec relative à l’économie circulaire autorise les pharmaciens d’officine à dispenser à l’unité certains médicaments si leur forme pharmaceutique le permet. Mais cette loi a des applications très limitées puisqu’une directive européenne sur la sérialisation oblige à sceller les boîtes de médicaments pour lutter contre la contrefaçon », explique Jean-Nicolas Vincenti. « Beaucoup de médicaments sont produits en Inde et en Chine, et comme ils sont vendus moins cher en France pour les remboursements, les laboratoires préfèrent vendre à d’autres pays comme l’Italie ou l’Espagne. On entend ainsi régulièrement parler de ruptures de stock en pharmacie. » Fort de ces constats, et pour permettre aux pharmaciens de limiter leurs pertes tout en agissant pour la planète, Jean-Vincent Laurenti a développé sa plateforme à Nice, dans toute la région Provence-Alpes Côte d’Azur ainsi qu’à Lyon, Lille ou Paris. Au total, près de 19 000 produits sont référencés sur le site, avec 288 pharmaciens participants. Installée dans l’incubateur de start-up Monatech, l’entreprise prévoit une levée de fonds en 2023.  « On a tous autour de soi des personnes qui ont des problèmes de santé et j’ai du coup toujours été sensible à ce secteur. Je souhaite ainsi contribuer à mon échelle à faire bouger les choses, sachant qu’en dehors des médicaments qui sont un cas particulier, la loi Agec interdit depuis 2022 la destruction des invendus non alimentaires comme les textiles ou les produits d’hygiène qui doivent faire en priorité l’objet de dons.

L’avis du jury

« Dans les métiers de bouche, il y a pour limiter le gaspillage alimentaire le principe du Too Good To Go, que l’on retrouve dans les boulangeries, restaurants et supermarchés. Pensée par un pharmacien, l’initiative de TriMed’s procède de cette même démarche, qui relève du bon sens. »

TriMed’s
Localisation : Nice
Création : 2020
Activité : vente à distance sur catalogue spécialisé
Collaborateurs : 4 associés et 2 alternants
Capital social : 10 500 €

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