Graviwater

Trouver des alternatives contre le stress hydrique

Le leitmotiv de Kevin Ghedini ? Que tous aient accès à une eau de qualité propre à la consommation. Une activité de bureau d’études et de fabrication qui le conduit de l’arrière-pays niçois à l’Afrique.

Au départ commercial export pour des solutions de pompage, traitement des eaux potables et épuration des eaux usées dans dix pays en Afrique, Kevin Ghedini a développé en 2013 pour un client une solution permettant de traiter l’eau grâce à la seule force de la gravité, sans avoir besoin d’apport en électricité. « Cette technologie a permis à 700 000 personnes au Rwanda d’avoir de l’eau potable, et pour ne pas oublier cette origine j’ai appelé ma société Graviwater », explique l’ingénieur chef d’entreprise, qui propose aujourd’hui ses services à tous les acteurs de l’eau, exploitants de réseaux, collectivités, organisations non-gouvernementales, mais aussi parcs aquatiques et piscinistes. Parmi ses clients sur la Côte d’Azur : Veolia, Suez, la Communauté d’agglomération de la Riviera française ou la Régie Eau d’Azur, qui alimente cinquante et une communes de la Métropole Nice Côte d’Azur. « On ne se rend pas compte de toutes les actions à mener pour avoir de l’eau au robinet. Entre les joints qui fuient et le goutte-à-goutte, un bon taux de fuite se situe aux alentours de 20 %. Si à Nice tout va bien, pour avoir une bonne volumétrie dans l’arrière-pays il faut d’importants renouvellements de réseau », ajoute l’entrepreneur de 36 ans, qui dispose d’un bureau d’études pour l’expertise des canalisations, tuyauteries et robinetteries. « Chaque jour en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus d’un millier de personnes sont sous restriction d’usage d’eau car les sources sont en altitude et font l’objet de contaminations bactériologiques du fait de passages de troupeaux et animaux sauvages. Il y a des zones où il n’y a pas de raccordement à l’électricité, c’est donc là que nous allons nous installer. Dans les communes de montagne comme Breil-sur-Roya, Saint-Dalmas-de-Tende, mais aussi au Pays basque ou en Haute-Savoie, nous avons ainsi posé 200 à 300 unités de désinfection sans besoin d’énergie extérieure », détaille Kevin Ghedini.

« En France, on compte 150 litres d'eau par jour par habitant »

Présente au Togo, où elle a installé des stations de traitement, Graviwater a aussi implanté des Gravikits au Burundi. « Ce système est particulièrement adapté pour les territoires éloignés des villes et villages », poursuit cet africophile. Ayant d’abord bénéficié du soutien de BPI France en Région Sud, puis du programme de financement et d’accompagnement du Réseau Initiative Nice Côte d’Azur, Graviwater travaille actuellement à l’installation d’une trentaine de systèmes au Burundi, à l’usage de 130 000
personnes, grâce à un Volontariat International en Entreprise soutenu par Business France. « Il a fallu jouer des coudes pour démontrer la crédibilité de notre bureau d’études dans un secteur de l’eau dominé par des mastodontes français, mais notre force est d’aller toujours plus loin dans les études techniques et le détail des plans des pièces », ajoute le dirigeant. 

À côté de son Gravikit pour les canalisations fixe, Kevin Ghedini a inventé aussi une unité mobile de désinfection baptisée Graviclean. « Lorsqu’il y a des remplacements, les canalisations peuvent toucher le sol et la désinfection se fait à la main avec des produits chimiques à l’air libre. Nous avons révolutionné le marché avec cette solution, qui permet un dosage de produit sans contact dans un réservoir prérempli et réutilisable qui ne génère plus de déchet plastique. » Une façon d’allier qualité et accessibilité. 

L’avis du jury

« Graviwater s’inscrit dans la green tech en proposant des solutions de traitement des eaux usées. L’accès à l’eau étant une problématique territoriale et un enjeu majeur à l’échelle mondiale, l’entreprise réalise la majeure partie de ses activités à l’international. »

Graviwater
Localisation : Saint-Laurent-du-Var
Création : 2016
Activité : ingénierie et études techniques
Collaborateurs : 7 salariés
Capital social : 20 000 €