À l’origine de tout un monde virtuel et d’un joyeux bestiaire dans lequel il aime à évoluer, l’artiste azuréen investit cet été le cœur de ville de la Colle-sur-Loup et le centre commercial Nice Étoile.
Une brebis se transforme en DJ, entourée d’un éléphant rose et d’un âne lecteur... bienvenue dans le Moya Land ! Un univers de personnages aussi attachants que flashy créé par Patrick Moya, et dans lequel il se représente lui-même avec un teint rose bonbon et un nez aux allures de Pinocchio. La marque de fabrique de cet artiste azuréen prolifique, représenté par la Galerie Franck Michel et dont on peut voir le travail à Nice sous forme de manège dans le Jardin des Arènes de Cimiez ou de grande fresque à l’hôpital Pasteur ? Ces fameux fonds noirs, qui lui servent de trame et dont il fait émerger avec une étonnante vélocité ses protagonistes en rehauts de lumière. Aimant à jouer avec les lettres et particu-lièrement celles de son nom, Moya investit cet été le musée Bernard d’Agesci à Niort avec un joyeux abécédaire et invite le public azuréen à s’élancer dans son imaginaire à travers deux expositions dans des lieux de passage. À La Colle-sur-Loup tout d’abord, le rendez-vous est donné pour une exposition à ciel ouvert jusqu’au 22 août, histoire de s’évader du quotidien avec fantaisie. À Nice Étoile aussi, le Moya Summer Land se déploie sur pas moins de trois niveaux thématiques : la plage, le monde virtuel et les personnages favoris des plus petits, sans oublier une vitrine dans laquelle seront projetés des films. Il faut dire que Moya a été à l’avant-garde en matière de monde virtuel, bien avant l’arrivée des NFT. Nourri par l’histoire de la communication et des medias, il a inventé sur Second Life un espace utopique visant à accueillir tous les publics. Baignant dans le métavers depuis quinze années, il donne régulièrement des conférences sur ce thème et participe chaque année à la version virtuelle du festival Burning Man avec une installation dans laquelle les œuvres numériques sont offertes aux visiteurs. Autant de territoires croisés donc, et à vivre en commun.
Par Tanja Stojanov