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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

Carine Dalmasso

Les vignes et la terre d’ici

Parce qu’elle souhaite travailler le raisin dans le respect de sa santé et du terroir, cette viticultrice produit des vins bio AOC Bellet aux saveurs d’agrumes, de cassis ou d’épices.

Prix Agriculture

Dossier réalisé par Eve Chatelet
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« À l’origine, mes parents étaient horticulteurs mais lorsque je voyais
le nombre d’heures qu’ils passaient à travailler, pour le peu de recon-naissance obtenu, je n’étais pas vraiment tentée par ce métier », confesse Carine Dalmasso. Avec la concurrence du marché hollandais, les fleurs de Nice n’étaient plus demandées et c’est ainsi que les parents de cette viticultrice ont planté leurs premiers pieds de vigne. « À l'époque, les raisins étaient promis au château, mais un été où il était fermé, mes parents se sont retrouvés avec les raisins sur les bras. Dans l’urgence, ils sont partis acheter du matériel en Italie et l'aventure du Domaine de la Source a commencé... » Aujourd’hui, le contexte est différent et la jeune femme se met à organiser des dégustations dans de grands restaurants étoilés comme La Chèvre d’Or ou chez Alain Llorca. Exploitant jusqu’ici une parcelle de 5 hectares, la famille a l’occasion d’acheter un terrain voisin au-dessus de Carrefour Lingostière. Pour Carine Dalmasso, une nouvelle aventure commence : « J’étais en CDI et j’ai pu obtenir un prêt pour rejoindre mes parents dans l’achat de cette terre. Quand je finissais le travail, je montais arroser les vignes. Puis j’ai décidé de me consacrer à temps plein à la viticulture. » En 2009, elle fête la naissance de sa première cuvée, et celle de son fils, suivi d’une petite sœur quatre ans plus tard.

 

Savoir écouter la terre

« Il y a une autre viticultrice au Domaine de Saint-Jean et c’est de moins en moins rare même si certains ont encore du mal à s’y faire », poursuit cette sportive, qui aime aller marcher, courir et skier. Au sein de son entreprise, dans laquelle elle travaille avec son frère, on la retrouve tantôt dans les vignes, tantôt à accueillir des visiteurs pour une vente au domaine et même en livraison. 

« Il n’y a pas pour nous de journée type et l’on suit les cycles du vivant. En hiver, il y a la taille et l’attachage des vignes. Au printemps, l'ébourgeonnage et, pour protéger les vignes de la sécheresse en été, on enroule les tiges sur le dernier fil pour garder un maximum de feuillage et faire un ombrage naturel. Entre-temps en cave, il y a aussi toutes les préparations des vins pour les nouvelles mises en bouteille. C’est donc très varié et je m'adapte en fonction des saisons et des priorités. Presque 90 % de nos clients sont des étrangers, des Américains, Suédois, Danois, Japonais et Chinois qui recherchent des produits locaux niçois », se réjouit la cheffe d’entreprise. Et d’ajouter : « Cet endroit me plaît parce qu’il est simple, qu’on s’y sent bien entouré d’arbres et de verdure, et on a une vue très dégagée sur les baous. Certains pensent même qu'ils ne sont plus à Nice ! J’ai aussi en projet la construction d'une cave plus grande, avec une salle pour recevoir les gens et pourquoi pas un petit restaurant de spécialités niçoises ».

 

Le Domaine de la Source

Avec ses 7 hectares, cette exploitation familiale est l’un des plus petits vignobles de France. Refusant d’utiliser des engrais chimiques ou des pesticides, elle fait partie des producteurs de vins certifiés AB de l’AOC Bellet à Nice. Le domaine cultive des cépages endémiques locaux comme le braquet, introduit dans la région dans l’antiquité romaine, mais aussi le rolle pour le blanc, ou la folle noire pour les rouges ; le climat, la mer et les montagnes ont une grosse influence aromatique sur ces vins. 

« Certains de nos pieds ont déjà près de cinquante ans, précise Carine Dalmasso, et je conserve 700 bouteilles d’exception en cave pour notre œnothèque. Nous faisons aussi du blanc en passerillage quand le millésime le permet, en laissant sécher la grappe sur le pied, et depuis trois ans une cuvée effervescente Bubbles so Niiice, en méthode traditionnelle sans liqueur ajoutée en brut nature. »

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