Christopher Zucco
Plus d'un fil à son arc
Par Laurence Jacquet
En novembre dernier, le défilé Start in Mode réunissait une trentaine de jeunes créateurs et huit marques pour un voyage stylistique dans la « Nébuleuse » urbaine, thème retenu pour sa 8e édition. Evénement signature de l’association Avenue Montaigne, qui évolue au sein du campus de la Skema Business School, cette soirée invitait à explorer le futur de la mode. L’occasion pour les créateurs sélectionnés de dévoiler leurs pièces avant-gardistes au public mais aussi, pour les plus remarqués, de recevoir l’un des trois prix décernés. Parmi les talents récompensés, Christopher Zucco. Cet ancien élève de l’école de Condé à Nice, photographe et couturier, a reçu le « Coup de cœur du jury 2023». Un prix qu’il avait déjà remporté en 2022.
Artiste-artisan de la mode
« Je me suis intéressé à la photographie dès l’âge de dix ans. Au fil du temps, ce loisir est devenu une passion. Mon intérêt pour la mode est venu plus tard, à vingt-et-un ans, après mon BTS obtenu à Grasse, confie-t-il. Aujourd’hui, je gère mon univers de créateur de mode de A à Z. Mes études pluridisciplinaires de design de mode et d’architecture me permettent d’imaginer la scénographie d’un défilé, la lumière, mais aussi de procéder à la réalisation technique des modèles, à l’expérimentation sur des textiles ou des matières, au moulage (patron sur mannequin de couture). Car j’ai appris la couture, l’ambiance photographique d’une collection… des étapes de création telles qu’un directeur artistique les conçoit dans le métier de la mode. » Autonome à plus d’un titre, Christopher Zucco n’en aime pas moins le travail d’équipe : « Je souhaiterais par la suite travailler avec un atelier de couture » souligne-t-il.
Pour l’heure, le style de ses vêtements se veut plutôt graphique et spectaculaire. « J’aime les volumes imposants, comme les jeux d’épaules démesurés, ou bien découper la silhouette d’une façon nette avec des effets de matières que je réalise moi-même, des formes compliquées, des drapés, des superpositions… comme un puzzle désassemblé. L’ambiance globale de ma collection est plutôt dark et se veut très élégante. Je travaille à la façon d’un artiste-artisan… bien loin de la mode industrielle. J’hésite entre le workwear pour son allure brute et le streetwear pour son style urbain que je rends précieux. »
Des modèles sur mesure
Christopher reçoit ses client(es) très simplement dans son showroom/atelier de couture du Vieux-Nice. Il imagine pour eux des modèles sur croquis, fait des propositions pour des vêtements d’un jour, réalisés souvent en pièce unique pour un événement particulier, comme des robes de mariée ou de soirée... Il choisit alors des matières luxueuses ou rustiques, au tombé parfait, qu’il retravaille pour mieux les personnaliser avec, par exemple, de la colle colorée, des étoffes qu’il déchire, brûle ou brode. Pour éviter de gaspiller, il utilise les chutes de tissu pour confectionner des détails inattendus ou des accessoires singuliers.
« Tous les couturiers et créateurs m’inspirent, avec une préférence pour Alaïa », précise-t-il. Sa prochaine campagne, dont le shooting est prévu à Milan, sera imaginée par un autre photographe professionnel, histoire d’avoir un œil nouveau sur son travail et d’élargir son réseau.
À son agenda également un nouveau concours en avril où Christopher représentera la région à Paris… Ça promet !