Grimaldi Forum Monaco
Scénographie ou l’art d’accompagner les visiteurs
Héritière du théâtre et au carrefour de plusieurs disciplines, la scénographie a connu un véritable essor dans les espaces d’exposition. Illustration par de grandes expos à Monaco.
Dali, une histoire de la peinture (2019).
Alberto Giacometti, Une rétrospective, Le réel merveilleux (2021).
L’Or des Pharaons (2018).
Francis Bacon, Monaco et la culture française (2016).
Si le Grimaldi Forum accueille également des concerts, pièces de théâtre, ballets et spectacles, il se fait remarquer notamment chaque été par la taille de ses expositions. « L’un des atouts de l’espace Ravel est que c’est un espace vierge qui peut être transformé. Une page blanche qui est aussi un challenge pour le commissaire d’exposition et notre scénographe », témoigne Catherine Alestchenkoff, directrice des Événements culturels. Chaque fois, ce sont entre 2 000 à 3 000 m2 qui sont investis. « Autour des œuvres, qui viennent apporter leur singularité, l’enjeu est de créer un parcours didactique pour que le public comprenne le propos, de susciter son intérêt du début à la fin », explique le scénographe William Chatelain, responsable des Etudes et du Design d'espaces. Depuis 2015, les scénos des grandes expositions du Grimaldi Forum sont ainsi conçues en interne, à quelques rares exceptions. A partir des œuvres proposées par les commissaires d’exposition, il s’agit alors de dessiner un parcours, de choisir les éclairages et créer des dispositifs interactifs. « En 2016 pour Francis Bacon, nous avons choisi une scénographie très théâtrale qui offrait des cadrages sur l’œuvre de l’artiste, avec des rideaux de velours et des éclairages rasants », ajoute William Chatelain. « Pour L’Or des Pharaons en 2018, l’orfèvrerie était un fil conducteur et toute la difficulté a été de trouver un bleu qui renvoie à celui du lapis-lazuli ». En 2019 avec Salvador Dali, puis en 2021 avec Alberto Giacometti, ce sont les ateliers des artistes qui ont été mis en avant, invitant les visiteurs à entrer dans leur œuvre autrement. « C’était la première exposition que nous consacrions à un sculpteur et ce n’était pas évident au vu de ces grands espaces, confie Catherine Alestchenkoff. Or j’ai été impressionnée par la présence très forte de ces sculptures, minces et étirées, une fois installées. » Si une bonne scéno est aussi une scénographie qui se fait oublier au profit des œuvres, c’est avec une grande attention qu’est actuellement travaillée la prochaine expo autour de Monet. Résultat à retrouver cet été.
Par Tanja Stojanov