Hôtel Barrière Le Gray d’Albion
L’encre et la peinture dans la peau
L'Hôtel Barrière Le Gray d’Albion inaugure, sous l’impulsion de sa directrice Myriam Descarpentry, un nouveau cycle de rencontres culturelles, célébrant dans la ville du glamour par excellence l’art sous toutes ses formes.
Par Pauline Weber
Portrait de Greta Gerwig, présidente du jury de la 77e édition du Festival de Cannes.
The Hôtel Barrière Le Gray d’Albion, under its director Myriam Descarpentry, has been running a series of cultural events celebrating all forms of art in connection with the town’s iconic glamour status.
Myriam Descarpentry
C’est Olivier Domin, plus connu sous le nom de OLLL, qui ouvre le bal en ponctuant les murs des espaces d’accueil et du restaurant, de ses toiles hétéroclites et joyeusement déjantées. Baptisée Evolving, cette première exposition marque la volonté du Gray d’Albion de s’engager durablement en faveur de la création artistique. Maniant l’autodérision avec tact et multipliant les références à l’imaginaire collectif, l’artiste narbonnais proche de l’école sétoise de la figuration libre, utilise des photographies de personnalités ou des éléments tirés de l’imaginaire collectif pour les remanier à sa sauce à coups d’aplats colorés ou d’éléments décalés comme cette tête de chou, clin d’œil à la chanson de Gainsbourg, apposé sur le buste d’Elvis Presley. Steve McQueen, Marlon Brando, Marilyn Monroe, Sigourney Weaver, Pablo Picasso, tout ce joyeux petit monde se côtoie et se mêle à Greta Garwig – OLLL réalise en effet chaque année une composition en l’honneur du président du jury du festival du film – mais aussi à de parfaits inconnus comme ses deux joueuses de tennis des années 50 s’échangeant nonchalamment du feu, la clope au bec, entre deux sets.
Si les œuvres de OLLL accrochent la rétine, c’est qu’elles sont recouvertes de tatouages quasi tentaculaires. Une symbolique que l’artiste affectionne particulièrement et sur laquelle il travaille depuis plus d’une dizaine d’années. « J’ai mis au point une technique consistant à injecter de la peinture acrylique à l’aide d’une seringue pour obtenir, après l’ajout d’un vernis durcisseur, des effets de matières inédits », explique-t-il. Un travail qu’il exécute avec la précision d’un orfèvre. « Je suis parfois à la limite de l’apnée », confie-t-il en riant. « Ma version du Bacchus de Le Caravage a demandé plus de 150 heures de travail ! »
38 rue des Serbes, 06400 Cannes
Tél. 04 92 99 79 79