« Notre objectif est de traduire les mots en images desquelles émergeront un bar, un restaurant, un showroom… »
Connaissez-vous France Bittel ? Non ? Vous devriez ! Surtout si vous fréquentez les spots les plus branchés – boutiques ou resto-bars – de la Côte d’Azur : Nine, Ka, Edusa, The View, SuperLobster ou encore Le Madona… Oui, derrière ces adresses se cache une des agences d’architecture d’intérieure tendance du moment : Bleu Gris. Créée par France en 2015 avec son compère Olivier Chanard, l’agence a su imposer son style. Un style qualifié par France elle-même de… « no style » ! Oui, France ne travaille pas dans la duplication mais dans la création pure. Entendez par là, la matérialisation formelle de concepts et d’idées nées d’une inspiration stimulée par un lieu, une forme, un volume… et évidemment le discours d’un client et sa vision. « Notre objectif est de traduire les mots en images. De ces images émergeront un bar, un restaurant, un showroom… » Une vraie passion pour quelqu’un qui est « presque » tombée dans la marmite étant petite. « Mes parents travaillaient dans la maçonnerie et quand vous passez votre temps de chantier en chantier, vous avez l’impression d’être née dedans. » Pourtant, son chemin de vie aurait pu l’amener à s’installer comme décoratrice, mais non. « En regardant ce qui se faisait dans les magasins de décoration, j’ai trouvé les choses très futiles. J’avais besoin d’aller plus loin, d’aller à l’essentiel. » D’où l’architecture d’intérieur, dont l’exercice ne vise pas l’expression formelle comme la finalité d’une réalisation mais au contraire propose une expérience de vie basée sur un ressenti. Une expérience d’autant plus réussie qu’elle doit favoriser, à peine le seuil franchi, une adhésion spontanée et un bien-être vécu instantanément. D’ailleurs, cette dernière notion est chère à France car, si elle n’avait pas choisi cette voie elle se serait tournée vers les métiers liés au bien-être, histoire de « faire à un niveau individuel et personnel ce que je fais aujourd’hui d’un point de vue collectif ».
Par Alexandre Benoist / Photo Jean-Michel Sordello