Villa balnéaire « Place du village », Giens
Prix Logement individuel
Par Tanja Stojanov
Découpé horizontalement en quatre restanques en schiste, qui viennent rappeler son passé agricole récent, ce terrain s’élève sur la presqu’île de Giens, où se côtoient pins d’Alep et chênes verts, pêcheurs en salopette et touristes en pantacourt. Sa pente est forte : 20 % pour 12 m total de dénivelé. Elle oriente la parcelle vers un panorama grandiose : la mer, la plage de l’Almanarre et le massif des Maures. Un grand paysage qui a la particularité d’être situé au nord, comme sur une île. Ce qui a été au cœur de ce projet, composé de trois ensembles construits ? La place, qui domine le site, articule ses espaces et provoque des rencontres. Se poser, regarder, traverser, manger, s’abriter… cette place allie tous ces usages. Elle protège du vent d’ouest dominant, s’ouvre au sud et cadre la vue au nord. Elle fait converger les regards et organise les déplacements. Des pavés en calcaire renvoient à une place de village méditerranéen. Au milieu et devant un large banc en béton, un olivier a été planté, légèrement désaxé, comme s’il avait toujours été là. Dans cette maison de famille, dont les baies vitrées profitent des rayons lumineux et les murs épais conservent la fraîcheur en été à l’image des mas provençaux, chacun est libre de se livrer aux douceurs du farniente. Derrière la ville, tout près, il y a ici encore cette nature sauvage, à préserver et respecter, une nature à vivre et à rapprocher des urbains aussi.
Avis du jury
Le parti pris architectural rigoureux de ce projet allie économie de matériaux (béton banché et menuiserie en bois), et séparation des fonctions (garage en contrebas, bassin de nage, groupement de la maison principale et la chambre d’amis), tout en respectant l’alignement des restanques. Cette maison correspond à un idéal d’habitat à vivre pour notre région : son centre est un extérieur, il exprime une urbanité en creux. Il est une île dans la forêt méditerranéenne, âpre comme le béton brut. (François Gondran)
Agence/architecte
Stanislas Zakarian et Olivier Navelet ont créé Zakarian-Navelet avec l’idée que l’architecture est un art merveilleux du construit qui raconte l’histoire des hommes et des lieux. Ensemble, ils publient des ouvrages comme The Lying Forest et imaginent des projets en terre crue, paille de riz, béton de bois ou pierres massives
Maîtrise d’ouvrage : Privée
Architectes : Zakarian – Navelet
Paysagiste : Philippe Deliau, Alep
Surface de plancher : 230 m2
Montant des travaux : NC
Livraison : 2019