L’histoire horlogère reste intimement liée à celle de Blancpain. Immersion dans la plus ancienne manufacture de montres, fondée en 1735.
Au cœur du Jura Suisse, dans la Vallée-de-Joux, les plus grandes manufactures vivent au rythme du soleil, les yeux rivés sur l’infiniment petit. Parmi elles, Blancpain, fondée par Jehan-Jacques Blancpain en 1735 dans la ferme familiale de Villeret, a pris ses quartiers au Brassus en 1984. Plusieurs générations de Blancpain se sont engagées dans l’horlogerie. Mais retracer l’histoire de la plus ancienne manufacture n’est pas une mince affaire ! Une coutume locale voulait qu’on ne fasse pas figurer son nom sur une montre, nous privant ainsi du témoignage de leurs premières créations. Le seul vestige datant d’avant 1800 est une montre ayant appartenu à Louis XVI, avec l’inscription « Blancpain et fils ».
La manufacture la plus prospère
En 1815, Frédéric-Louis Blancpain imprime un nouvel élan en fabriquant en série. Il lance aussi une tendance toujours d’actualité, l’ultraplat dans les montres de style Lépine. En 1830, son fils prend la relève avec un succès retentissant, faisant de la petite entreprise la manufacture la plus prospère de Villeret. Ses coups de génie ? L’utilisation de l’échappement à ancre et le développement de montres pour dames. En 1865, Blancpain passe de l’artisanat à l’industrie. En 1926, elle commercialise sa première montre-bracelet automatique, puis en 1930 la première montre dame automatique du monde. L’année 1932 marque la fin de la gestion familiale, quand la fille de Frédéric-Emile Blancpain refuse d’en reprendre les rênes. Rachetée par deux collaborateurs, Betty Fietcher et André Léal, elle est rebaptisée « Rayville S.A., succ. De Blancpain ». Si le nom a changé, la philosophie reste la même ! À la fin des années cinquante, la manufacture produit plus de 100 000 montres par an et franchit même le cap des 220 000 pièces en 1971.
Figure du renouveau de l’horlogerie mécanique
Avec le tsunami du quartz, plus personne ne croit aux tic-tac mécaniques. Pourtant, Jacques Piguet et Jean-Claude Biver font le pari fou de miser sur cette maison. Blancpain SA. ouvre un nouveau chapitre, délocalisée au Brassus. Dès lors, elle cesse de fabriquer des mouvements pour les autres et garde l’exclusivité de son savoir-faire. Dans le plus pur style traditionnel, elle contribue avec brio au renouveau de l’horlogerie mécanique avec de grandes complications. Nommé président de Blancpain en 2002, Marc A. Hayek décide de recentrer les collections pour exprimer l’ADN de la marque. Les piliers ? La Fifty Fathoms, créée en 1953 pour les Nageurs de combat de l’armée française, la Villeret, la L-evolution et la Ladybird, montre dame lancée en 1956. Le département Recherche et Développement ne compte plus les premières mondiales, les brevets et les mouvements inédits. En 2010, avec l’intégration de la société Frédéric Piguet, la maison dispose d’un nouveau site dans la Vallée-de-Joux.
Joyeux anniversaire Ladybird !
Aujourd’hui, horlogers et artisans rivalisent de talent et de passion pour perpétuer une tradition vieille de 280 ans. Parmi le cru de 2016, la Villeret devient la toile idéale pour laisser s’exprimer les métiers d’art. La Grande Vague, inspirée de l’estampe de Hokusai, met en scène des savoir-faire rares comme la patine japonaise rokushō. La Fifty Fathoms Bathyscaphe s’habille de céramique plasma grise, tandis que la Ladybird célèbre ses 60 ans avec une édition limitée à 60 pièces. Deux nouveaux modèles viennent aussi compléter cette collection : une version en or gris avec cadran en nacre orné de cœurs en rubis ; et une version en or rouge serti de diamants avec un charm coccinelle précieux.