Qu’on apprécie ou pas le personnage, lui dont on a pu dire qu’il décomposait la silhouette de celles qu’il aimait à mesure qu’il prenait sur elles de l’ascendant, l’œuvre de Picasso à la fin de sa vie et réunie dans cette exposition reste encore aujourd’hui, en 2023, un choc esthétique. Malade et vivant reclus à Notre-Dame-de-Vie à Mougins avec Jacqueline Roque, Picasso a pu produire à cette période plusieurs œuvres par jour. Sa peinture est l’affirmation d’une identité qui n’a plus que faire des avis de la critique, et l’artiste se saisit de la matière comme s’il s’agissait des sécrétions du corps. Les bruns sont ici sans concession, les sexes jaillissants, les taches comme des doigts souillés. Un Picasso majeur.  

Jusqu’au 2 juillet. Du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h.  
« Picasso 1969 - 1972 : la fin du début » 
Musée Picasso d’Antibes 
Place Mariejol, Antibes 
Tel. 04 92 90 54 20