Et si plutôt que de nous tourner vers l’extraordinaire, l’actualité internationale et son flot de violences relayées par les médias, nous suivions le conseil de Georges Perec en nous penchant plutôt sur l’infra-ordinaire, ces objets qui nous entourent, que l’on ne regarde plus, et qui pourtant ont tant à dire sur nos modes de vie, nos valeurs. L’univers de Florian Schönerstedt tient précisément dans ce quotidien, le sien et celui de sa petite famille. Durant un an, l’artiste a collecté de façon obsessionnelle les emballages des aliments consommés au sein de son foyer. Le résultat ? Un grand inventaire de contenants tenant dans toute une pièce de l’exposition et, surtout, une vidéo marquante. Ici les cartons, boîtes et autres plastiques défilent un à un à un rythme effréné. A la surprise succèdent les interrogations et l’on se met alors à envisager la vie de l’artiste et plus globalement la nôtre. « Ces restes peuvent évoquer à la fois la présence et l’absence. Ils sont aussi un peu pour moi comme des zombies, les traces fantomatiques, témoins d’un vécu individuel et collectif », explique l’artiste.