Christine Fabre-Galligani et sa sœur Gabrielle incarnent la 4e génération à la tête du Rhul. « Il n’y a aucune hiérarchie entre nous », assure Gabrielle Galligani en présentant sa sœur Christine Fabre : « Moralement, j’ai parfois l’impression d’être sa cadette », sourit cette dernière pourtant de 9 ans plus âgée. « Nous sommes nées toutes les deux ici, donc prendre la suite de papa ça s’est fait comme ça. Je ne me serais pas vue ailleurs, je ne sais faire que ça », confesse Gabrielle. « Moi aussi, je ne sais faire que ça, enchaîne Christine. On peut être heureux en ayant des regrets, moi je ne pense pas au passé. Mon caractère m’invite à oublier très vite, les choses passent... » A la mort de leur papa, les « sœurs Galligani » auraient-elles pu vendre le Rhul ? « Si nous n’avions pas gardé le restaurant, j’aurais quitté Marseille », assure Gabrielle. « Moi je n’aurais pas quitté Marseille mais je ne serais plus jamais repassée devant ». Gabrielle s’occupe de la comptabilité et des achats,
« c’est papa qui m’avait poussée à faire compta, je suis le bouche-trou de service », rit-elle avec tendresse.

Tout... et le reste
« Je suis très portée sur la déco, le confort des clients, je fais tout le reste », glisse Christine qui ne trouve aucun défaut à sa sœur mais deux qualités : « Elle prend les problèmes à bras-le-corps et ne se décourage jamais ». Gabrielle reconnaît à son aînée « un acharnement dans les détails. C’est à la fois une qualité et un défaut ». Toutes deux Gémeaux sans être sûres de leur ascendant, les sœurs témoignent d’un émouvant attachement à leur hôtel-restaurant : « Le Rhul c’est une personne, notre maison, notre vie, notre socle, il y a de l’amour. Nous essayons de servir une cuisine régulière, nos recettes sont intangibles et nous perdurons avec constance » assène Gabrielle. « On prononce le Rhul avec un « U », ça m’énerve qu’on prononce le ‘Rhoul’ », prévient Christine dont le souci reste de « faire plaisir au client ».