Artiste comportementaliste, Zed illustre toutes les attitudes humaines avec son Flexo. Un personnage dont il a créé un exemplaire spécial pour les lauréats du concours archiCOTE 2015.
Le petit bonhomme en acrylique répond au nom de Flexo. Thermoformée à la main, cette sculpture s’exprime à travers une ribambelle de postures. Si David Zeller est aujourd’hui représenté dans une trentaine de galeries et prestigieuses enseignes en France, en Belgique, en Suisse et en Italie, et qu’il voyage avec son personnage à travers le monde au gré des expositions – comme dernièrement à Central Park pour l’événement Best of France – c’est sans doute parce que son travail présente un caractère universel qui fait écho en chacun de nous. Pour le concours ArchiCOTE 2015, il a imaginé un Flexo avec ses bras en triangle au-dessus de la tête. Il vient nous rappeler toute l’importance du chez soi, cet abri fondamental, et la vertu protectrice de tant de projets dessinés par les architectes.
Les premiers pas sur le bois
Né en Alsace, Zed a commencé à créer dès son plus jeune âge, un besoin viscéral pour lui. À 27 ans, il part habiter en Guadeloupe, une région d’Outre-Mer où il passera sept années. « J’ai trouvé un bout de bois que j’ai eu envie de façonner, se remémore cet artiste dans l’âme. Je suis alors parti acheter une gouge et c’est ainsi qu’est née ma première sculpture. » Face au succès de ses réalisations, son patron de l’époque décide de le congédier en lui donnant un conseil avisé : « Il faut te consacrer à ton art ». Et depuis lors, les succès s’enchaînent. Coté chez Artprice à peine six mois plus tard, il est sollicité pour réaliser une sculpture sur bois pour le footballeur Lilian Thuram. En deux ans, il produit près de soixante-dix pièces, une passion boulimique qui l’occupe de jour comme de nuit. Si le corps est déjà à l’époque son sujet de prédilection, à travers des bustes ou des silhouettes complètes, David Zeller va prendre dès lors un nouveau tournant. Pour émanciper son art, il décide de s’installer en Italie, en faisant un crochet par l’Alsace : « C’était l’hiver et je me suis trouvé sans atelier. J’ai récupéré des chutes de plexiglas et j’ai créé Flexo, pour rendre l’art accessible à tous. »
Be cool, be desperate, be active
Exit les aspects esthétiques naturels qui le préoccupaient jusqu’ici ; deux bras, deux jambes et une tête lui permettent désormais de parler de l’humain dans sa multitude. Ses Flexo sont tous identiques et à la fois différents. Et d’ajouter : « Depuis que j’ai créé ce bonhomme, j’ai comme l’impression qu’il me tire toujours par la main vers d’autres horizons. » On le retrouve ainsi dans une infinité de scènes, des petits modèles créés à une centaine d’exemplaires, aux plus grandes pièces en verre acrylique, en acier chromé ou bien encore en bronze. « J’en ai réalisé plus de 5 000 et j’ai un rapport assez incroyable avec ces œuvres. Toutes sont un peu comme des bébés, que je façonne de mes propres mains. » Face à ce personnage type, haut de 40 cm à 1,40 m, l’esprit n’a pas besoin de réfléchir. On s’identifie aisément à ce Flexo, à la silhouette quasi signalétique, qui nous renvoie à nos émotions quotidiennes. Il est un peu chacun de nous, sans être un individu en particulier.