Villa Arson
Des expos à l'écoute de leur temps
Cette saison, le centre d’art nous embarque à travers des scènes traditionnelles tirées de l’histoire marocaine, l’internationalisme et la céramique expérimentale sonore jusqu’au 27 août.
El Meya, Cheval Blanc, acrylique sur toile, 2021, 175x198cm. Donation Claude et France Lemand, musée de l’IMA. © Leila Saadna
Rewinding internationalism, Allan Sekula, Waiting for Tear Gas, 1999-2000, MACBA Collection, MACBA Foundation.
Exposition Resonating ceramics, Les Papillons de Thanatos, Sophie Conus et Roxane Rajic. © Raphaëlle Mueller
Et si l’on appuyait sur le bouton « rewind », comme sur les lecteurs vidéo ou cassette d’autrefois ? C’est en tout cas la proposition que nous fait Nick Aikens pour repenser les années 1990, période durant laquelle l’internationalisme a donné naissance à de nouvelles façons d’envisager l’espace et le temps. Suite au projet de recherche qu’il a mené à la Villa Arson, l’artiste invite à explorer cette thématique à travers plusieurs scènes artistiques en Europe et dans le monde, créant un pont entre les années 1990 et les crises que nous traversons aujourd’hui. École nationale supérieure d’art et centre d’art contemporain, la Villa Arson donne à voir aussi le fruit des travaux réalisés par les étudiant.e.s de quatre établissements dans le cadre du projet de recherche et de création Ecart (European Ceramic Art & Research Team). En binôme ou en solo, ils/elles ont expérimenté les relations possibles entre la céramique et le son. Tantôt totémiques, tantôt filaires, leurs pièces brouillent les frontières entre les objets de la vie quotidienne, les objets symboliques et ceux mobilisés dans les performances. Tourné vers l’actualité sociale et internationale, le centre d’art dédie également un solo show à l’artiste El Meya, née à Constantine en 1988. Une exposition baptisée Jazira, en référence au mot île qui aurait donné le nom Alger, du fait des groupes d’îles au large de la ville. Si au fil des siècles, l’Algérie a croisé le destin d’autres peuples, des Phéniciens aux Français, El Maya a puisé des scènes dans l’histoire pour créer ce théâtre de personnages aux corps morcelés, entre tragédie, délicatesse et cruauté.
Jusqu’au 27 aoû 20 avenue Stephen Liégeard, Nice
Tél. 04 92 07 73 73