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URBAN GUIDE

À l’affût de bonnes idées et adresses ? Expositions, festivals, concerts, boutiques, collections capsules, restaurants, bars… Toutes les dernières actualités et ouvertures de la Côte d’Azur sont présentées dans notre rubrique Urban Guide. De quoi découvrir toute la richesse et la diversité du maillage culturel, shopping et gastronomique à tester sans attendre de Saint-Tropez à Monaco. Les créateurs locaux ont également la parole dans ces pages.

septembre 2021

Nice, inscrite au Patrimoine Mondial

  • Parce qu’elle a joué un rôle historique dans l’essor du tourisme hivernal, la capitale azuréenne a rejoint depuis cet été la liste de l’Unesco en tant que ville de villégiature d’hiver de riviera.
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La Baie de Nice, vue de la route forestière du Mont Boron, avec l'ilôt verdoyant du château de Nice au centre.
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L'hôtel construit par Henri Negresco sur la Promenade, qui fait partie du XXe siècle.
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Vue des baigneurs avec le Palais de la Méditerranée en fond, construit durant les Années folles.
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La cathédrale russe orthodoxe de Nice, édifiée suite au décès du tsarevitch Nicolas Alexandrovitch.
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Le château de l'Anglais, une des premières folies de style exotique construite à Nice au milieu du XIXe siècle.
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La Villa Pollux et ses moulurations néoclassiques, d'ailleurs voisine de la Villa Castor, en référence aux jumeaux de la mythologie grecque.

Cela faisait des années que la Ville visait cette reconnaissance internationale. Un dossier piloté entre autres par Jean-Jacques Aillagon depuis 2014, ancien ministre de la Culture et président de la Mission Nice Patrimoine Mondial. Si bien sûr « Nissa la bella » attire chaque été une flopée de touristes, les locaux savent aussi fort bien que leur ville a d’abord été, comme ses voisines, un lieu très apprécié en hiver. Il faut savoir que Nice a été le premier site de la Côte, jusque-là réputée difficile d’accès, à mettre en avant les attraits de ce qui deviendra la Riviera, avec son amphithéâtre de collines donnant sur la Baie des Anges et son ensoleillement rare. Une forme de proto-tourisme anticipant ce que seront les grandes stations touristiques du XXe siècle. Après la transmission de la candidature niçoise par le Gouvernement français en 2020, c’est donc sous la présidence chinoise de Tian Xuejun que le Comité du Patrimoine Mondial vient d’ajouter Nice à sa liste de villes de séjour hivernal, soulignant la valeur universelle exceptionnelle de ce patrimoine en matière de paysage, d’architecture et d’urbanisme.

Un tourisme au départ climatique puis balnéaire
« D’abord limitées à la Promenade des Anglais, les investigations de la mission se sont attachées rapidement à toute la partie de la ville née de la villégiature d’hiver qui constitua l’essentiel de l’activité de Nice de 1760 à 1939 », détaille Jean-Jacques Aillagon. Dès la fin du XVIIIe siècle, sont nés en effet ces grands boulevards qui relient la mer aux collines niçoises, et des promenades comme les Ponchettes pour attirer les étrangers. Avec le début du XIXe, vont se multiplier les palmiers et pinèdes pour scénographier ce paysage. Anglais, Russes, ressortissants d’Europe et d’Amérique… c’est une population cosmopolite qui viendra s’établir ici pour des séjours de repos puis d’agrément, faisant fleurir sur le territoire des hôtels de voyageurs, villas Art déco, immeubles aux façades ornementées, casinos, lieux de culte ou accueillant des concerts tels que le Château Valrose ou le Palais de la Méditerranée. Une architecture aux influences internationales développée avec l’aide d’artisans italiens, donnant à voir des bow-windows, loggias ou belvédères comme au Château de l’Anglais. Dans cette cité niçoise qui comptait 150 000 résidents à l’année en 1900, contre plus de 338 000 habitants aujourd’hui, c’est donc une Commission Locale du bien qui vient d’être créée. Son but ? Protéger ce patrimoine pour les générations futures.

Par Tanja Stojanov

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