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URBAN GUIDE

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août 2021

Alberto Giacometti

Et s’il s’agissait de merveilleux

Après avoir accueilli l’œuvre de Warhol, Picasso, Bacon et Dali, le Grimaldi Forum présente une rétrospective en près de deux cent trente œuvres avec la Fondation Alberto et Anne Giacometti.

Par Tanja Stojanov
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Annette noire, 1962 Huile sur toile, 55 x 45,8 cm Collection Fondation Giacometti
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Grande tête mince, 1954 Bronze, 64,6 x 39,1 x 24,9 cm Collection Fondation Giacometti
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Le Nez, 1947 Plâtre, 82,5 x 71 x 37 cm Collection Fondation Giacometti
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Grande femme IV, 1960-1961 Bronze, 270 x 31,5 x 56,5 cm Collection Fondation Giacometti
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Femme au chariot, 1943-1945 Plâtre, bois, 163,5 x 38 x 36 cm Collection Fondation Giacometti
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L’Objet invisible, 1935-1935 Plâtre, 153 x 32 x 29 cm Collection Fondation Giacometti

On se souvient de l’exposition du Centre Pompidou il y a 10 ans, dédiée à l’atelier d’Alberto Giacometti (1901-1966). Et c’est à nouveau la pluralité des pratiques de l’artiste qui imprègne cette exposition, déclinée cette fois autour de l’idée de « réel merveilleux ». Car oui, les sculptures filiformes de l’homme, celui qui connut la Seconde guerre mondiale et ses drames, ont fini par devenir si emblématiques qu’elles en ont presque fait oublier le reste de son Œuvre. Aux côtés de ses volumes iconiques en plâtre et en bronze – dont L’Homme qui marche, qui contribua à sa renommée internationale à la fin de sa vie – l‘exposition rassemble des dessins, peintures et estampes de toutes les périodes. Un parcours en quatorze séquences qui restitue l’esprit de l’atelier, marqué par les doutes et avancées, et qui cherche à illustrer le rapport que Giacometti avait au monde, « lui qui s’est attaché à représenter ce qu’il voyait autour de lui sans hiérarchie : intimes aimés, objets de son atelier, choses du quotidien, paysages de son enfance suisse ou des faubourgs parisiens », comme l’explique Emilie Bouvard, commissaire d’exposition et directrice des collections de la Fondation de l’artiste.

Le paysage, la nature morte et le corps humain
Cette monographie présente de façon chronologique les œuvres de jeunesse de Giacometti, puis son passage par l’abstraction, le cubisme et le surréalisme. Elle est jalonnée de chefs-d’œuvre comme Femme-cuillère (1927), semblable aux déesses mères ancestrales africaines, et L’Objet invisible (1934-1935), figure étrange qui semble tenir dans ses mains le vide comme un désir qui nous échappe. De son retour à la figuration et son travail d’après modèle, jusqu’à l’invention des grandes icônes de l’après-guerre, c’est ensuite la figure humaine qui a hanté Giacometti à partir de la fin des années 1940. L’artiste a dès lors recherché sans cesse la présence de l’être, à mettre en place la tête humaine à travers ses nombreuses reprises, en commençant par sculpter sa famille puis sa femme Annette, son frère Diego et ses amis proches. Un travail acharné qui se dévoile ici à travers dix salles thématiques, où l’on va des Portraits de Fayoum à l’amour, l’amitié en passant par la mélancolie et la solitude aussi.

De face, de profil, et une grande tête mince
En chemin, on croise alors des œuvres emblématiques comme Femme au chariot (1945), marquée par sa forte verticalité, et Le Nez (1947), saisissante tête en forme de revolver suspendue dans le vide d’une cage, de même que Grande Femme IV (1960-1961). Dans cette scénographie conçue par William Chatelain et dont les œuvres ont déterminé le rythme, l’atelier d’Alberto Giacometti a été aussi l’occasion de décliner un dispositif audiovisuel immersif, signature du Grimaldi Forum qui permet chaque année au visiteur de plonger dans un élément de contexte fort de ses expositions estivales. Une façon d’explorer donc autrement l’œuvre du sculpteur, peintre et dessinateur, qui comparait le monde à un bloc de cristal dont on pouvait découvrir, avec passion, les innombrables facettes.

« Alberto Giacometti.
Une rétrospective. Le réel merveilleux. »

Jusqu’au 29 août 21
Grimaldi Forum - Monaco

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L’Homme qui marche II, 1960 Plâtre,188,5 x 29,1 x 11 cm Collection Fondation Giacometti
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Femme qui marche I, 1932 Bronze, 150 x 27,5 x 37,5 cm Collection Fondation Giacometti
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Femme cuillère, 1927 Plâtre, 146,5 x 51,6 x 21,5 cm Collection Fondation Giacometti

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