Famille Sumeire. Un nom qui évoque d’emblée plusieurs générations de vignerons émérites. Château Coussin, château l’Afrique et château Maupague, trois domaines en Côtes de Provence dont les vins incarnent la philosophie de cette dynastie. Olivier Sumeire nous livre sa réflexion quant aux possibilités qui s’offrent, dans le cadre du cahier des charges du Syndicat de l’AOP Côtes de Provence, pour s’adapter aux enjeux climatiques.
« Nous sommes vigilants mais la difficulté réside dans la volonté farouche de ne rien changer à notre identité. Nos vins possèdent une signature, minéralité, vivacité, fraîcheur qu’il n’est pas question de modifier. Depuis le décret de décembre 2021, nous pouvons réintroduire des cépages oubliés, à l’étude ou validés, tels le rousseli et le caladoc. Leur résistance à la sécheresse sera un atout sans remettre en cause notre typicité ».
Adaptation au changement climatique, à l’augmentation du degré alcoolique qui en résulte et à la transition écologique sont autant de défis relevés. « L’élévation du degré d’alcool n’a pas de forte conséquence si vous maintenez l’équilibre du vin. Si la structure est harmonieuse, la surcharge ne se ressent pas. Un rosé qui titre 13°C peut rester vif. Là le talent du vigneron s’affirme ! »
Fortes chaleurs, manque d’eau, le Syndicat défend auprès de l’INAO la possibilité à titre dérogatoire d’irriguer les vignobles, ce qui est fondamental lorsqu’aucune pluie ne tombe durant 4 voire 5 mois.
« Quand j’étais enfant, se souvient-il, les vendanges commençaient vers fin septembre. Aujourd’hui, elles s’y terminent ! Cycle momentané ou lame de fond, annonciateurs d’une vague encore plus forte ? Aujourd’hui nous ne pouvons que constater et anticiper pour continuer à faire notre métier du mieux possible, toujours vers l’excellence. » Les surfaces foncières non plantées et non classées Côtes de Provence leur permettront d’élargir le champ du possible avec un choix d’encépagement non limité pour créer un vignoble expérimental ou élargir leur gamme de vins. Cap vers l’avenir.
Par Valérie Rouger