Cinéma
Lumière sur la Provence
Comme pour la peinture, le cinéma trouve son origine dans la lumière provençale et ses décors riches et variés. Depuis la naissance du 7e art, notre territoire ne cesse d’inspirer le grand comme le petit écran…

Alba Gaïa Kraghede Bellugi dans « La Fille qu’on appelle » d'après le roman de Tanguy Viel. César de Marcel Pagnol, 1936 Production : Les Films Marcel Pagnol © Yann Maritaud

Le téléfilm « Bellefond » avec Stéphane Bern. © Jean-Philippe Baltel

© UniFrance
En 1895, le cinéma est inventé par les frères Lumière qui tournent durant l’été 1895 leur premier film L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat. Passant du muet au parlant, l’accent provençal devient matière à tourner de magnifiques longs métrages, tantôt comiques, tantôt dramatiques. Les spectateurs découvrent Toni de Jean Renoir tourné à Martigues ou encore Justin de Marseille de Maurice Tourneur. Par la suite, Marcel Pagnol s’impose comme l’un des grands noms du cinéma en France. Avec le don de retranscrire les tragicomédies méridionales, il signe des films intemporels comme Marius, Fanny et César ou encore La Gloire de mon père. Comme Fernandel, la Provence amène de grands acteurs locaux, emblèmes du cinéma populaire et d’une époque.
La mauvaise réputation de Marseille est le sujet de prédilection pour les réalisateurs. Dans les années 70 et 80, on découvre Borsalino, réalisé par Jacques Deray, la French Connection de Friedkin. La saga Taxi produite par Luc Besson participe aussi à l’image de la ville auprès du grand public. À la télévision, les succès de la série policière Léo Mattéï, Brigade des mineurs ou de la série Plus belle la vie tournée dans des studios marseillais prennent rapidement de l’ampleur au niveau national.

« Tant que le soleil frappe » avec l›acteur Swann Arlaud. © Sarah Derny

« Un petit miracle » tourné dans le Pays d’Aix-en-Provence. © Vendome Films Yves Mayet
L’audiovisuel grandissant
Avec plus de 550 millions d’euros de chiffre d’affaires, 3 000 emplois et 1 500 établissements, le secteur du cinéma et de l’audiovisuel représente un des atouts phares du territoire. La région séduit de nombreux producteurs et réalisateurs comme la réalisatrice Sophie Boudre avec le film Un petit miracle. Lors de sa dernière édition, le festival de Cannes a récompensé quatre films ayant des territoires provinciaux comme décors (dont le film Titane réalisé par Julia Ducournau). Grâce à ses techniciens, ses décors et l’engagement des collectivités, la Région figure à la seconde place des lieux de tournage en France après Paris. En 2022, le budget consacré pour aider la production s’élève à 7 millions d’euros. Ce montant comprend aussi les nouveaux dispositifs mis en place pour la webcréation et les jeux vidéo.
Marseille comptabilise en 2021, 1 434 jours de tournage cumulés toutes catégories confondues. C’est aussi 67 millions d’euros de retombées économiques dont 22 millions d’euros investis dans l’emploi.
En dehors de ses incroyables spots, Marseille offre des sujets de société forts dont les cinéastes s’emparent volontiers comme avec le film Bac Nord réalisé par Cédric Jimenez. En 2016, le géant américain Netflix aborde les thèmes de la mafia et de la politique avec sa première série française, Marseille.
Au-delà de son image sulfureuse, les écrans proposent une version bucolique de la ville comme avec Le Temps des secrets de Marcel Pagnol ou Human Flowers of Flesh réalisé par Helena Wittmann. En 2022, la ville a abrité de nombreux tournages : le téléfilm Bellefond avec Stéphane Bern, la série La Stagiaire, les films Tant que le soleil frappe de Philippe Petit, La Fille qu’on appelle destiné à ARTE ou encore Youssef Salem a du succès de Baya Kasmi sorti en janvier 2023.
Le rayonnement de la ville à l’international ne cesse de s’accroître avec ses grands événements : Marseille-Provence 2013, Festival international de cinéma de Marseille, Cartoon Next, Rencontres de coproduction francophone, Inspiration tour…
Le plan Marseille en grand
Annoncé par le président de la République en septembre 2021, il est en quelque sorte l’acte II de MP2013. Une nouvelle étape dans le développement culturel de Marseille, portée par l’État et les collectivités. Ce plan d’action triennal porte sur la production, les infrastructures d’accueil de tournages et les formations aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. L’école Cinéfabrique Marseille avec un financement de 15 M€ proposera des formations gratuites durant trois ans. Un budget d’1 M€ est destiné à la création d’un centre logistique provisoire pour accueillir des équipes de tournage internationales. Ce plan vise aussi à la modernisation du pôle média de la Belle de mai (1,5 M€) et à la création d’une antenne de la Cinémathèque française afin de proposer des projections, des expositions et des actions de médiation (5 M€).

La 10e saison de « Léo Mattéï, Brigade des mineurs » avec Jean-Luc Reichmann. « Youssef Salem a du succès » avec Ramzy Bedia, sortie en janvier 2023.© Jean-Philippe Baltel

© Julien Roux
La musique et le cinéma vivent une relation fusionnelle. Le festival international MUSIC & CINEMA Marseille est le premier festival européen entièrement consacré à la rencontre entre les professionnels de l’image et du son. Il réunit 250 films et plus de 700 compositeurs, réalisateurs, scénaristes, comédiens venus du monde entier.
Du 27 mars au 1er avril! - Cinéma Artplexe Canebière