Site quasi inaccessible à 37 mètres sous la mer, du côté du Cap Morgiou près de Cassis, cette rareté archéologique découverte en 1985 dans les calanques par le plongeur Henri Cosquer remonte des profondeurs abyssales après 30 ans d’investigation. Un sauvetage virtuel pour les quelque 500 gravures et peintures englouties, désormais en péril, qui vont c’est sûr provoquer l’émotion ! Dans le bâtiment de verre, posé comme un esquif sur l’esplanade attenante du musée national des civilisations d’Europe et de Méditerranée, une horde de scientifiques, experts et artisans de haut vol s’attellent à la tâche : restitution des ornements de la grotte, espace scénographié dédié à la plongée sous-marine, film, bestiaire grandeur nature, parcours d’interprétation sur la préhistoire et la montée des eaux, librairie-boutique, espace de restauration, amphithéâtre, salles de conférences, lieu de ressources scientifiques… Un projet porté par le groupe Kléber Rossillon (gestionnaire de sites culturels et touristiques, il assurera son exploitation jusqu’en 2045), financé en partie par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans un bâtiment transformé par l’expérience visionnaire de l’agence d’architecture Corinne Vezzoni et Associés.
Avec pour ambition de répondre à « la nécessité d’adapter le territoire à l’urgence climatique », souligne Renaud Muselier, Marseille, la Région et le pays tout entier se voient doter, en lien étroit avec les services de l’Etat, d’un nouvel objet de fierté, d’attractivité et de rayonnement mondial. Une plongée spectaculaire et nécessaire, pour rendre hommage à ce joyau de l’humanité.
Par Caroline Guiol