À quatre mains, deux cerveaux, Marie Péjus et Christophe Berdaguer, nés respectivement en 1968 et 1969, amis d’enfance et depuis inséparables, s’imposent dans l’art en parfait tandem. Avec eux, tout résonne de plasticité et les murs de l’atelier sont couverts de croquis préparatoires ressemblant plus à des fiches de police qu’à des cahiers de tendances. « L’art est un crime parfait, ironise Christophe, et l’artiste à la fois bandit et policier. Bandit car il ne suit pas les règles et policier car il questionne. » Entre Bonnie & Clyde et Pierre & Marie Curie, ce binôme formé à la Villa Arson explore dans sa trajectoire conceptuelle, avec curiosité, les potentialités, les utopies, s’intéresse à l’espace, à la psyché, aux rapports entre être humain et environnement. Les Marseillais connaissent bien leur kiosque mou Opéra Noir installé place Lulli, repliqua pleine d’humour du kiosque à musique du haut de la Canebière qui normalement ventriloque avec l’Opéra, situé à quelques mètres. Se nourrissant de psychanalyse, de neurologie, à travers des liens, ils s’acheminent vers des rêves. Leurs pièces se nomment Chants épileptiques, Ville hormonale, Habitat olfactif ou Paroles martiennes… Leurs vidéos, dessins, sculptures, installations – en un mot, leurs dispositifs – questionnent les interactions entre forme et sens, espaces intérieurs et mondes extérieurs. Et souvent, enfants du siècle, ils éditent leurs maquettes via l’imprimante 3D. Nous découvrons leur importante monographie, Communautés Invisibles, installée à la Friche Belle de Mai dans le cadre d’Art+, 4e niveau, et Panorama (commissariat Sandra Adam-Couralet).
Du 28 juin au 29 octobre
La Friche Belle de Mai
41 rue Jobin, Marseille 3e
Par Gérard Martin