Pierre Quintrand est une signature singulière, désormais convoitée de la photographie marseillaise, voire bien au-delà… A 14 ans, il capturait déjà la vie, son Rolleiflex en bandoulière. Fils d’architecte, banquier reconverti, il a renoué avec l’image au hasard des rencontres essentielles de sa vie et événements phocéens qui ont guidé sa bonne étoile. Quand Marseille arbore son étendard de Capitale de la Culture en 2013, il se met à « taper des sites », sublimant lignes et horizons de haut vol, lui qui avoue avoir « appris à marcher sur les chantiers ». Mucem, CMA-CGM, la Marseillaise, Musée Regards de Provence entraînant dans l’objectif les Ricciotti, Carta, Zaha Hadid, Nouvel, Corinne Vezzoni… Très vite, ses prises de vue exaltantes, si différentes, lui ouvrent des portes, le convoquent sur les grands projets urbains locaux ; derniers en date, la reconversion des terrains Renault-Michelet, boulevard Michelet, ou l’extension Nord-Sud de la ligne 3 du tramway. Galeries et lieux ouverts à la photographie (33 st-Jacques, librairie Rupture-Imbernon…) l’invitent sur leurs cimaises. Régulièrement missionné à Paris par l’Académie d’Architecture, il est devenu un maillon indispensable entre patrimoine de mémoire et d’avenir. Celui qui en a les clés… Ici, la Cité Radieuse de le Corbusier reste son terrain de prédilection, « technique, artistique, une source inépuisable de travail et de plaisir renouvelé », partagé avec les inconditionnels du site. Entre ces murs de béton magnétique, il attrape chaque jour ou presque, des éléments qui fédèrent, un détail qui fait tilt : « à tous les étages, je suis un peu chez moi. » Révélateur de lumière, version couleur ou noir & blanc, Pierre Quintrand a du souffle à revendre ! Lucien Clergue, Lucien Hervé, Jean-Loup Sieff figurent à son Panthéon. Quand ce retraité super actif s’évade, c’est vers l’Ardèche où il a ses racines. Une région au grand cœur dont il revient à chaque fois, fervent relais des bâtisseurs…
Par Caroline Guiol