Son imposante façade, ses ors et décors renvoient aux fastes du Second Empire. Inauguré en 1862, l’Opéra de Toulon prête sa scène aux grandes œuvres lyriques et symphoniques ou à des productions audacieuses. Une programmation riche, orchestrée depuis 20 ans par Claude-Henri Bonnet qui, en septembre, passe le flambeau à Jérome Brunetière nommé à la direction générale et artistique du prestigieux établissement. Cette personnalité du monde culturel a l’opéra chevillé au cœur. Un univers qu’il découvre tout jeune, en chantant dans un chœur d’enfants. Diplômé d’HEC Paris, il décide de poursuivre des études musicales en Suisse et au Danemark où il participe à des productions lyriques en tant que choriste. Jérome Brunetière compose sa partition professionnelle avec enthousiasme. En 2004, il devient directeur commercial et marketing de l’Opéra National de Paris. Secrétaire général du Festival d’Aix-en-Provence durant 15 ans, il l’ouvre aux publics les plus diversifiés avec, notamment, la création de services socio-artistiques et éducatifs. En 2020, il crée la Scène Numérique du Festival, gardant le contact avec le public malgré le confinement. Il dirige aussi l’Académie du Festival et l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée.
Pour l’Opéra de Toulon, son projet s’inscrit à la fois dans le renouveau et la continuité historique de ses prédécesseurs. Durant deux ans et demi – en raison des travaux de réhabilitation de l’opéra –, ses spectacles auront lieu hors les murs dans les grandes salles de la ville. « Nous devons aller vers l’ensemble des publics avec des actions intelligemment conçues, afin de leur donner envie de découvrir l’opéra. Il faut ouvrir les portes avec une programmation classique mais aussi contemporaine. » Un éclectisme qui s’appuiera sur les forces vives de l’Opéra de Toulon mais aussi la mise en avant de jeunes talents.
Par Mathilde Hingray