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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

septembre 2021

Armel Le Cléac’h

Héros des mers

L’homme du bout de la terre, de cet endroit où elle rencontre l’océan, se frotte très tôt aux flots. La quarantaine bien trempée, de l’Optimist de l’enfance à la géante machine de guerre qu’il vient tester en Méditerranée, il aura peu quitté le pont des bateaux.

Par Dominique Juan

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Fatigue, concentration, être un sportif de l’extrême n’est pas si simple.© Erwan pour Banque Populaire

Fortune et infortune de mer
Un visage en lame de couteau, le sourire mince creuse sa joue droite en une longue fossette quand il s’adresse aux visiteurs de l’Ultim Banque Populaire XI, le Formule 1 des mers, qui fait escale au soleil de Marseille en ce tout début de mois de juillet après quelques mois d’entraînement en Méditerranée. Ce sportif de l’extrême s’est frotté à toutes les courses, la gagne dans le viseur. Pour ne citer qu’elles, il met à son actif les courses du Figaro, de la Transat, de la Route du Rhum, du Fastnet, en un mot les plus redoutables, et il inscrit les records chemin faisant. Depuis 2011, il court sous les couleurs de la Banque Populaire qui a armé 5 bateaux pour lui. S’il navigue souvent seul, il aime l’esprit d’équipe de la construction, la préparation et le réglage des bateaux. Des approches stratégiques qui prouvent leur efficacité. Pourtant, tout n’est pas toujours tout rose. Son pire souvenir, c’est bien son chavirage lors de la Course du Rhum en 2019. Suspendu à un cordage, il voit le mât se briser, le bateau se disloquer. « Tu t’accroches là où tu peux, tu ne sais pas si tu vas être coincé, il y a énormément d’adrénaline, tu ne sais pas comment ça va finir. » Des pêcheurs portugais viennent le sauver, « Je suis genoux à terre ». Perte de l’outil, fin de l’histoire. Et c’est auprès de son épouse Aurélie et de ses 2 enfants, son socle, qu’il reprend l’équilibre. Son meilleur souvenir, le Vendée Globe édition 2016-2017, course mythique s’il en est et sans aucun doute la plus dangereuse, il établit le temps de référence, 74 jours, 3 heures et 35 minutes, sur le monocoque Banque Populaire de 60 pieds. Un tour du monde, sans escale et sans assistance qui fait de lui un champion absolu. Il affûte ses armes aujourd’hui pour un très prochain challenge, s’applique à tester le bateau dans tous types de mers. Après sa tournée de promotion pour le compte de la banque, il reprendra la route de Lorient avec son futur coéquipier.

Une machine à gagner
L’Ultim Banque Populaire XI porte bien son nom, la plus grosse catégorie de bateaux qu’il soit, 32 m de long sur 23 m de large, des vitesses de pointe à 50 nœuds (92 km/h), un trimaran qui donne le vertige. Pas moins de 150 entreprises ont travaillé durant 24 mois en vue de la prochaine Transat Jacques Vabre. Les chiffres sont aussi hallucinants que la « bête », 150 000 heures de travail, 12 000 000 d’euros. Tout est mis en œuvre. Le Cleac’h va prendre le départ en novembre aux côtés de son co-skipper Kevin Escoffier. Aujourd’hui, c’est déjà demain pour eux. Souhaitons bon vent à l’Ultim ! 

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