Ce projet remarquable signé Cogedim Méditerranée requalifie, à travers une écriture contemporaine, un site exceptionnel et chargé d’histoire : le parc Lochabair à Cannes.
Intégration. C’est le maître mot qui a guidé la conduite de ce programme. Bien sûr, dans tout projet architectural, c’est une évidence (ou devrait l’être). Mais ici, Cogedim Méditerranée a dû relever un défi d’une autre mesure. Le site d’implantation est non seulement un espace boisé classé, mais il constitue aussi le parc Lochabair. Un vrai symbole pour les Cannois car ce lieu historique abrita durant 130 ans la Congrégation des religieuses de L’Assomption. Restent aujourd’hui de leur passage l’école qu’elles ont fondée et, bien sûr, un majestueux édifice construit en 1863 – la villa Présentines – réparti sur quatre étages, magnifique témoin du style Belle Époque. On comprend donc pourquoi Parc Eugénie (du nom de la fondatrice de la Congrégation) a été imaginé non pas par un, mais par deux architectes, Marc Favaro, pour le bâti, et François Navarro, pour le paysage. L’implantation de l’immeuble a été définie dans un souci de conservation des multiples essences d’arbres « remarquables » présentes dans le parc, mais également pour préserver la perception originelle de l’ancienne bâtisse. La structure même du bâtiment, fragmenté en 3 volumes surmontés de 3 villas sur le toit, atténue volontairement le caractère massif de l’ensemble pour laisser la villa Présentines s’exprimer dans toute sa splendeur. L’expression architecturale fait appel à des matériaux simples et pérennes : la pierre en soubassement, le verre des garde-corps (pour préserver le dialogue entre l’intérieur et le parc environnant) et les tuiles sombres pour les toitures. Le jardin, quant à lui, s’inscrit dans la volonté de retrouver l’imaginaire des grands jardins cannois des années 20 à travers une écriture contemporaine. L’ensemble du programme propose deux bâtiments, celui inauguré le mois dernier, comprenant des logements (du studio au trois pièces) de 25 à 77 m2, donnant sur l’avenue du Commandant-Bret. Et un second, boulevard d’Oxford, qui sera livré au 3e trimestre 2015.
Par Alexandre Benoist