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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

décembre 2021

Vincent Dor

  • Un même lieu pour toutes les pathologies cardio-vasculaires
  • A l’origine du Centre Cardio-Thoracique de Monaco, établissement hospitalier autonome médico-chirurgical, ce visionnaire et travailleur acharné a dédié sa vie au single facility tray concept.
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A l’origine du Centre Cardio-Thoracique de Monaco, établissement hospitalier autonome médico-chirurgical, ce visionnaire et travailleur acharné a dédié sa vie au single facility tray concept.

« J’ai décidé de devenir médecin après avoir lu Les Hommes en blanc de Soubiran. La médecine est pour moi un artisanat qui se pratique à l’hôpital, pas à la faculté », lance Vincent Dor. Pour mieux comprendre le raisonnement de ce praticien, devenu Professeur de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire en 1966, il faut revenir à son séjour aux Etats-Unis : « On m’avait incité à l’époque à quitter mon poste de
Pr, titre à mon sens ridicule, pour découvrir la chirurgie cardiaque à Palo Alto. C’est alors que j’ai vu travailler Norman Shumway à Stanford. Cette chirurgie cardiaque dépouillée, minutieuse, rigoureuse et efficace a été pour moi une révélation. J’ai été impressionné devant ces soins, le Single facility tray concept, avec donc une plateforme technique hospitalière unique, les mêmes lits utilisés par toutes les spécialités travaillant conjointement. Un projet que je n’ai pas pu réaliser à Marseille ni à Nice, mais qui a été possible à Monaco, grâce au Prince Rainier et à la Princesse Grace. »

Plastie circulaire endo-ventriculaire
Au Centre Cardio-Thoracique, ce sont ainsi trois cardiologues, deux chirurgiens et deux anesthésistes qui utilisent le même outil hospitalier : cinquante lits et douze de réanimation. Nous prenons en charge toutes les pathologies cardiaques, y compris infantiles. Depuis l’ouverture du Centre nous pratiquons plus de six cents interventions de chirurgie cardiaque à cœur ouvert par an, ce qui dans un service hospitalier universitaire classique aurait demandé un personnel considérable. Ici, le malade est vu par tout le monde ensemble, il ne va pas d’abord dans un service de médecine générale, puis de cardiologie, puis de chirurgie, mais reste en un seul lieu, se félicite Vincent Dor. Autre particularité : la mise en place d’un forfait à la pathologie – environ 25 000,00 euros pour une opération du cœur – indépendamment du temps de séjour nécessaire. Avant-gardiste, ce médecin l’a également été en mettant en place la Dor procédure, chirurgie de reconstruction indiquée face à un ventricule gauche cardiaque trop dilaté. Et d’ajouter : « Aujourd’hui après un infarctus, on envoie encore le patient faire une exploration cardio-vasculaire sans IRM mais ce n’est pas la meilleure option ! Dès le début des années 1990, nous avons constaté que l’on ne pouvait plus se passer en cardiologie d’IRM et nous avons envoyé un jeune résident se former à Chicago. Après avoir identifié grâce à cette technique d’imagerie l’étendue et l’emplacement des dommages, la procédure consiste alors en une suture circulaire et la mise en place d’un patch en Dacron, pour corriger les anévrismes et exclure les parties cicatrisées de la paroi ventriculaire. Plus physiologique, cette intervention permet ainsi de restaurer la géométrie elliptique du ventricule et ainsi de réorienter les fibres myocardiques de façon adéquate. » Simple, cette méthode de remodelage ventriculaire a donc depuis fait l’objet de dizaines d’articles, et continue d’être pratiquée régulièrement au Centre Cardio-Thoracique de Monaco.

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