Jardins du MIP
Un parcours ressourçant de plantes à parfums
Rattachés au Musée International de la Parfumerie, ces jardins cultivent l’héritage des plantes odorantes et l’on aime y flâner entre visites guidées et exposition à ciel ouvert.
Par Tanja Stojanov
Photos © Benoit Page
Il y a comme ça de petits trésors sur le littoral, des lieux où les plantes les plus variées se côtoient et s’épanouissent au gré des saisons. Les jardins du MIP font partie de ceux-là. Conservatoire de plantes à parfum, aromatiques et autres végétaux du Pays Grassois, ce site qui s’étend sur 2,5 hectares est une véritable respiration face aux zones urbanisées voisines. Au-delà du plaisir des yeux et des autres sens, le lieu labellisé « Jardin remarquable » et fréquenté par les oiseaux, petits mammifères et insectes, joue un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité locale et plus encore. « Pour des raisons économiques liées au coût de la main-d’œuvre et à la mondialisation des activités, l’exploitation et la présence de champs de fleurs à parfum ont presque disparu sur le territoire de Grasse. Il est donc fondamental pour le Musée International de la Parfumerie, à travers les Jardins du MIP, de maintenir cette tradition, ce savoir-faire, inscrit au Patrimoine Culturel et Immatériel auprès de l'UNESCO », précise Olivier Quiquempois, directeur des Musées de Grasse.
Après la serre de l’espace d’accueil, cet écrin invite ainsi à la promenade à travers deux espaces : un parcours olfactif, organisé en autant de petits îlots de plantes à parfum ou de cuisine aux notes épicées, fruitées, boisées et dont certaines oubliées, puis un vaste ensemble de parcelles cultivées en plein-champs comme autrefois. Après la rose de mai, s’épanouissent ainsi cette saison la lavande, le lavandin et le jasmin, espèces traditionnellement cultivées pour la parfumerie. Pour la petite histoire, si les premières plantes à parfum ont été utilisées à Grasse au XVIe siècle, cette industrie a connu son apogée dans la première partie du XXe avec essentiellement des produits naturels issus de cultures locales. Après la Seconde Guerre mondiale, une grande partie des usines grassoises a été rachetée par des grands groupes internationaux et, face à la pression foncière, la part de terrains agricoles n’a cessé de décroître. A ce titre, les Jardins du MIP entendent sauvegarder ce patrimoine naturel pour les générations futures, les savoir-faire associés et répondre à la demande grandissante aujourd’hui de cultures florales en paysage urbain.
Au-delà des visites individuelles que l’on peut faire, les jardiniers sur place proposent des visites commentées sur réservation, le samedi à 15 heures. En ce moment, les Jardins présentent aussi l’exposition (Des) Equilibres, hommage à Dominique Thévenin 1955-2023 et ce jusqu’au 3 novembre. Un artiste formé à la Villa Arson à Nice et installé à Grasse, qui avait notamment composé pour le MIP une sculpture évoquant les cheminées des usines à parfum dans le paysage grassois au XIXe. A noter que la petite production du lieu permet de confectionner des eaux florales, du confit de rose, du thé vert ou encore des confits de tubéreuses, que l’on peut acheter dans la boutique des Jardins du MIP. Bref, un bonheur local.
979 Chemin des Gourettes
06370 Mouans-Sartoux
jardinsdumip.museesdegrasse.com