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PORTRAITS

Ils sont artiste, cheffe étoilée, designer ou apiculteur, pilote automobile ou créatrice de mode. Leur point commun ? Ces personnalités glamour ou au cœur de la vie culturelle, économique et sociale régionale sont les moteurs de l’actualité azuréenne. Découvrez sans filtre le témoignage de leur parcours, leurs rêves, leurs ambitions et leurs projets à venir.

mars 2015

The Avener

  • L’étoile montante de l’electro française
 
The Avener HD 2
 

Numéro 1 des ventes avec son album The Wandering of the Avener, le DJ niçois Tristan Casara impose son style un peu partout en Europe. Rencontre avec le nouveau prodige de la French touch.

 

De Chopin à Daft Punk
J'ai commencé le piano à l'âge de 5 ans avant de poursuivre une formation très classique au conservatoire de Nice. À l'adolescence, j'ai découvert
l'electro et le djiing, une passion qui ne m'a jamais quitté. Lors de mon passage au lycée, mes parents m'ont offert une paire de platines. C'était le début de l'aventure. Avec leur accord, j'ai pu, dès 17 ans, jouer en discothèque. Tout d'abord à l'Iguane Café, qui a été ma première résidence, puis au High Club. Devant mon obstination, j'ai reçu à 18 ans le soutien de ma famille pour quitter l'école et me consacrer pleinement à ma passion. Mon rêve à cette époque ? Pouvoir mixer dans des stades et faire danser des milliers de personnes. J'ai très vite compris que pour cela, il faudrait travailler très dur. Ce que j'ai fait. La semaine, je bossais mes compositions et, le week-end, je mixais en clubs. On me considérait un peu comme le petit frère de la nuit niçoise. J'ai pu bénéficier du soutien et des conseils avisés de mes aînés, notamment DJ Gil. G, qui m'a appris, entre autres, à me méfier des excès de la nuit, à prendre soin de moi et à me reposer.

 

La révélation
« Fade Out Lines » a été la clé du succès. C'est aussi grâce à ce titre que j'ai trouvé mon style. Jusque-là, je m'étais interdit, sur les conseils de labels indépendants, de faire du sampling (collage électronique d'extraits musicaux, NDLR). À Paris, où je m'étais installé pour tenter ma chance, le succès n'a pas été au rendez-vous. La concurrence était rude et je n'ai pas décroché de résidence. Pour gagner ma vie, je me suis donc orienté vers la ghost production (production fantôme qui consiste à vendre des instrumentaux pour que les chanteurs et DJs puissent travailler leurs titres, NDLR). Une expérience enrichissante certes, mais frustrante. Au bout de quelque temps, ce que l'on me demandait de produire ne me plaisait plus. Ma famille, mes amis et le soleil du Sud me manquaient. Je suis revenu à Nice. J'avais besoin de prendre du recul. Je crois que ça a été le meilleur choix que je n'ai jamais fait de ma vie. C'est à ce moment-là que j'ai découvert le morceau de Phoebe Killdeer and The Short Straws qui s'appelait à la base « The Fade Out Line ». Ça a été une révélation. Pour apporter encore plus de sensualité et d'énergie à ce titre,
j'ai augmenté le tempo, réédité la structure, accentué l'esprit vintage et ajouté une rythmique deep house. « Fade Out Lines » était né, d'un trait. J'avais trouvé mon style.

 

Manifeste d'une electro raffinée
En quelques mois, ma musique avait gagné en maturité. Je suis passé de l'electro dure à une phase plus soft. J'ai enfin pu mettre à profit mon background musical et ma formation classique pour mixer les styles, les époques et les influences à travers un rythme disco. Aujourd'hui, ma démarche artistique consiste à retravailler des chansons originales pour leur donner un nouveau souffle et une tonalité deep house. Ma recette ? Reworker des morceaux à fort potentiel (« Hate Street Dialogue » de Sixto Rodriguez, « Castle in the Snow » de Kadebostany...). Je choisis des titres qui me touchent en essayant de conserver l'âme originale de chaque chanson. L'objectif ? Composer un morceau sensuel qui ait du sens et dont le but ne soit pas exclusivement de faire danser, comme c'était le cas de l'electro plus agressive. Dans l'esprit de St Germain, à mi-chemin entre Moby et le DJ berlinois Wankelmut, mon premier album, The Wandering of the Avener, se veut être un manifeste d'une electro raffinée.

 

Tête d'affiche
Cet été, je fais partie du line-up de nombreux festivals comme Les Solidays en juin, Le Main Square à Arras (5 juillet), Les Francofolies de La Rochelle (11 juillet) ou encore Les Plages électroniques, à Cannes. On a prévu une belle scénographie avec des jeux de lumière magnifiques. Dès septembre 2015, nous allons organiser un vrai concert autour de la sortie de l'album.
Sur scène, on retrouvera les musiciens et chanteurs qui ont participé à The Wandering of the Avener, ainsi que des vidéos, des hologrammes et
des effets sonores un peu fous ! Pour l'heure, je me concentre sur mon prochain projet : une collaboration exceptionnelle avec le producteur allemand Robin Schulz.

 

Par Marjorie Modi

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