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VIVRE SA VILLE

De la création de produits originaux aux nouvelles technologies de l’information et la communication, les entreprises azuréennes sont un véritable atout de la région. Economie, banque, immobilier, urbanisme, architecture… cette rubrique se place au plus près des initiatives et transformations de nos villes. Ici, le concours ArchiCOTE vient également tous les ans récompenser les projets d’architectes les plus engagés et inscrits dans leur territoire.

July 2020

Heams & Michel

  • Un minimalisme tourné vers l’avenir
  • Ils ont remporté le prix Less is more du concours archiCOTE 2019 pour la Maison des Plaisanciers à Cannes. Rencontre avec un duo qui met son engagement architectural au service du collectif.

Ils ont remporté le prix Less is more du concours archiCOTE 2019 pour la Maison des Plaisanciers à Cannes. Rencontre avec un duo qui met son engagement architectural au service du collectif.

Quelles ont été les lignes directrices de votre projet sur le port de Cannes pour la CCI ?
Benjamin Michel. Un caisson avait déjà été construit sur place pour abriter le réseau technique du port, et c’est à partir de cette emprise que nous avons imaginé la Maison des Plaisanciers. Pour chacune de nos réalisations, nous nous inspirons beaucoup du contexte du site. L'architecture porte en elle l'idée de transformation d’un territoire, elle consiste à ajouter une autre présence entre le ciel et la terre. Il s’agit alors de prendre position, là où la nouvelle construction entre en tension avec le paysage.
Nicolas Heams. Ce projet était destiné à accueillir des vestiaires, des douches et des sanitaires. Un programme simple en soi, mais sur un site complexe avec des contraintes de chantier importantes. Nous avons donc opté pour une construction en filière sèche. Le socle en béton est composé d’éléments préfabriqués et calepinés suivant la trame des poteaux du projet. Ils ont été transportés par barge sur le chantier. La dimension de chaque élément gruté était dictée par son poids.

Vous travaillez actuellement à d’autres constructions, comme le CESDA d’Antibes…
B.M. Oui et ici le programme doit réunir des services autrefois répartis en plusieurs lieux, à savoir des véhicules servant à l’entretien des routes mais aussi les bureaux des agents publics. Ce site en cuvette présente une forte déclivité. Il est bordé de deux routes et d’un espace boisé. Le projet s’encastre ainsi dans la parcelle pour en révéler les véritables potentialités. Il y a un échange entre l’espace bâti de la nouvelle construction et le paysage naturel. Nous n’aimons pas en fait le terme d’« intégration », nous préférons parler de tension, de dialogue et de relation spatiale.
N.H. Ce projet à l’écriture radicale est le fruit d’une réflexion affirmée sur ce que peut être aujourd’hui un bâtiment industriel, trop souvent synonyme de « banal hangar ». Nous avons donc dessiné une forme rectangulaire simple qui s’affirme dans son environnement. Les murs d’enceinte du bâtiment forment à la fois la clôture et les limites de la cour de service. Le béton brut vient par sa minéralité, révéler la végétation voisine. Le minimalisme de ce projet est ici une expression de la pérennité recherchée, au-delà de tout effet de style conjoncturel.

De quelle façon avez-vous repensé également le centre de secours de Roquebillière ?
N.H. L’image du Centre d’incendie et de secours de Roquebillière doit être celle d’un équipement fonctionnel, moderne et confortable, au service des sapeurs-pompiers et de la collectivité. La fonctionnalité a donc été le critère le plus déterminent de ce programme, l’idée ayant été de réduire les temps de déplacement en cas de mission. L’organisation des volumes permet ainsi d’optimiser les flux depuis la maison existante jusqu'à la remise des véhicules. L’escalier des vestiaires est très proche des chambres et l’ensemble des circulations extérieures est protégé de la pluie et du soleil.
B.M. Ce futur équipement s’inscrit de façon évidente dans le vaste cadre paysager de la vallée de La Vésubie. Les différentes entités prennent place de manière lisible dans le bâtiment et expriment une grande cohérence entre la fonctionnalité du projet et son expression volumétrique. L’équipement se veut ainsi vraiment convivial, avec des espaces fluides, clairs et aérés. Pour nous, un équipement moderne se détermine par sa générosité et le respect des usages qu’en feront ses utilisateurs futurs.

Par Tanja Stojanov - Photos Aldo Amoretti

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